A l'instar des acteurs de la presse dans le monde, les journalistes algériens fêtent aujourd'hui la journée de la liberté de la presse, mais dans un climat différent de celui qui a vu les débuts de l'expérience de la presse indépendante en Algérie, au début des années 1990, estime la ligue algérienne des droits de l'homme (LADH), dans un communiqué daté d'hier. Pour l'organisation de maître Boudjemaâ Ghechir, « la presse évolue dans un climat plus compliqué alors que le droit du citoyen algérien à l'expression, à la conviction et à l'opinion connaît davantage de dégradation, en dépit des belles paroles émanant du pouvoir et des discours passionnants sur les libertés et les droits, dont la liberté de la presse ». Le discours emphatique, ajoute le communiqué, malgré la hauteur de sa voix, n'a pas pu taire les complaintes et les cris de souffrance dus aux liens trop serrés, il suffit de suivre les affaires traitées au niveau des tribunaux contre les journalistes, les rapports relatifs à la liberté de la presse et de l'information en Algérie et la position peu reluisante de notre pays dans le classement mondial à chaque fois, pour se faire une idée sur la réalité amère de la liberté de la presse en Algérie. Se disant consciente de l'importance du rôle de la presse dans la construction de la démocratie et la promotion des droits de l'homme, la LADH appelle le gouvernement à garantir le service public dans les médias publics et leur ouverture à l'opinion contradictoire, à ouvrir le champ de l'audiovisuel, à garantir aux journalistes l'accès aux sources d'information, la cessation des harcèlements et des poursuites judiciaires contre les journalistes, à lever le caractère pénal dans les affaires de la presse et enfin à lever le monopole sur la publicité et les imprimeries. La LADH appelle aussi les éditeurs et les journalistes à faire preuve de plus de professionnalisme et de responsabilité, à construire une organisation forte, capable de rassembler les journalistes et de promouvoir le rendement médiatique et enfin à élaborer une charte d'honneur du journaliste algérien.