Tifariti (Sahara occidental). De notre envoyé spécial A l'ordre du jour, un débat sur le bilan moral, présenté la veille par Mohamed Abdelaziz, désormais ex-secrétaire général du Front Polisario. Vendredi, des délégations d'une trentaine de pays de tous les continents ont exprimé leur soutien «indéfectible» quant au droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. Le ton a été donné par le président de l'Alliance républicaine (ANR), M. Rédha Malek, qui a souligné que «tous les Algériens sont avec leurs voisins sahraouis, car leur lutte est légitime et leur cause est juste». L'ex-négociateur des accords d'Evian et ancien chef de gouvernement a estimé que le Maroc «doit reconnaître immédiatement le droit des Sahraouis à recouvrer leur liberté et toute solution fallacieuse ou unilatérale est rejetée». Mme Christine Mendelson du Parti communiste français (PCF) a pour sa part déploré le fait que Paris «soutienne le discours de propagande mensonger marocain» à propos du Sahara occidental. «La France, en tant que membre permanent du Conseil de sécurité de l'Onu, doit œuvrer à ce que le référendum d'autodétermination au Sahara occidental voit le jour, sans quoi, le projet d'union méditerranéenne du président Nicolas Sarkozy ne peut réussir», a-t-elle plaidé. Pour Jeff Maqattuka, envoyé spécial du président sud-africain, Thabo Mbeki, «la poursuite de la colonisation du Sahara occidental, dont le peuple n'a toujours pas pu s'exprimer librement sur son avenir, est une ignominie». L'Afrique du Sud, qui a reconnu la République arabe sahraouie démocratique (RASD) en septembre 2004, «se tient résolument aux côtés du peuple sahraoui dans sa lutte pour recouvrer ses droits nationaux», a-t-il assuré. «Nous, Africains, avons le devoir moral de soutenir les peuples qui luttent pour leur liberté», a martelé Jacques Baudin. Pour cet ancien ministre des Affaires étrangères sénégalais, la lutte du Front Polisario «sera inscrite au fronton du Panthéon de tous ceux qui combattent pour arracher leur dignité ». La cause sahraouie «triomphera inexorablement, car elle est juste», a estimé, pour sa part, Moussa Diakité, du parti Parema du Mali, et ancien ministre. «Il ne peut y avoir de démocratie et de liberté au Maghreb sans l'indépendance du Sahara occidental», selon Moussa Traoré de l'Alliance populaire progressiste mauritanienne (APP). Salah Mohamed, représentant de l'Organisation de la Palestine a estimé pour sa part que le projet marocain d'autonomie au Sahara occidental était un «piège». Le représentant du Parti communiste (PC) cubain, Alberto Albarino, a tenu à rassurer le peuple sahraoui qu'«en dépit de l'éloignement géographique, Cuba soutient la cause sahraouie». Pour lui «la colonisation et l'occupation du Sahara occidental par le Maroc depuis 1975 est une honte pour la communauté internationale». «La lutte du peuple sahraoui contre le colonialisme marocain est juste et légitime», a lancé de son côté l'envoyé spécial du président bolivien Evo Morales, Ilavio Gabriel. Les intervenants étaient nombreux et ils convergeaient tous vers le même soutien de la cause sahraouie.