« Si on a une mosquée ou un gendarme dans sa tête, on ne peut pas écrire », s'est envolé Amine Zaoui, poète et directeur de la Bibliothèque nationale algérienne, lors d'une émission radiophonique de la Chaîne III diffusée dans la soirée de lundi dernier. Amine Zaoui était au centre d'une émission intimiste où son écriture était passée au crible par l'animateur. Une prestation qui a soulevé le tollé et alimenté une grande polémique au sein du milieu intellectuel. Son amour de la liberté, le docteur l'illustre dans une tirade imagée, pathétique et simpliste, mais empreinte de nostalgie : « Les oiseaux du symbole, il faut qu'ils soient libres. » Libres de voler ? Amine Zaoui a, au cours de cette émission, revendiqué son émancipation des références arabo-musulmanes, car, argumente-t-il, « dans le monde arabo-musulman, la femme est une honte ». Un discours importé laissant foncièrement transparaître l'influence des salons d'outre-mer. Amoureux des femmes, empêtré dans le souvenir de sa mère qui a fait naître en lui les premiers soubresauts de l'écriture, personnage qui agit comme un médium et à travers lequel il écrit « l'image de la femme », dit-il, « ça dépend de l'angle ». A ce propos, n'est-il pas séant de parler d'arrondis ? En homme de culture enfin, Amine Zaoui fouille dans ces espaces communs et exotiques que sont les hammams où, dit-il, « on a une grande tradition ». « C'est toute une culture », ajoute-t-il. Tout semble indiquer qu'Amine Zaoui est une victime consentante de l'orientalisme. On se demande, à cet effet, ce qu'Amine Zaoui fait à la tête d'une institution telle que celle qu'il dirige et où il gère un bouillon de culture à même de lui inculquer les vraies valeurs arabo-musulmanes.