La Plume d'or de la pensée et de la créativité, distinction littéraire créée par l'APC de Sidi M'hamed, a été décernée cette année à l'écrivain Amine Zaoui lors d'une cérémonie qui s'est déroulée dans la soirée de lundi dernier au siège de cette APC en présence de son président M. Mokhtar Bourouina, des élus locaux et de nombreux invités.Avant de remettre la distinction au lauréat, M. Bourouina a retracé le riche parcours du romancier en rappelant la citation que cet écrivain algérien n'a cessé de répéter : «Un peuple qui ne lit pas est un peuple qui a toujours faim.» M. Bourouina a également remis à Amine Zaoui un livre d'or des doléances des enfants de l'APC de Sidi M'hamed en confiant au romancier : «J'espère que les messages de ces enfants vont vous inspirer pour l'écriture de nouveaux romans». Puis l'émotion est montée d'un cran lorsque la grande moudjahida Louisette Ighilahriz a remis solennellement l'emblème national à M. Zaoui. Emu, l'ancien directeur de la Bibliothèque nationale, limogé en 2008, a tenu à remercier tous les présents, particulièrement l'APC de Sidi M'hamed, avec à sa tête M. Bourouina, de tant d'égards envers «son modeste parcours d'amoureux de nobles lettres» Il a également tenu à rendre hommage à son père qui a lui inculqué l'amour de la lecture et à sa mère qui lui appris la vertu de l'écoute. Né en 1956 à Tlemcen, Amine Zaoui, romancier et nouvelliste algérien, écrit aussi bien en français qu'en arabe. A l'Université d'Oran, il était professeur en théorie de la lecture et de littérature maghrébine. Il est également visiting professor à l'Université Paris VIII (département des études féminines). De 1986 à 1995 il est producteur et animateur de l'émission «Parenthèses» pour l'ENTV. Dans les années 1980, après la publication de deux articles, le premier sur la star du raï Cheikha Remiti et le deuxième sur les premiers groupes intégristes islamistes implantés en Algérie, Amin Zaoui fut agressé et menacé par des extrémistes islamistes. En 1985, son roman Le Hennissement du corps a été interdit de diffusion et la maison d'édition syrienne Al Wathbat a été fermée et son directeur mis en prison. Quelques années plus tard, son troisième roman, le Huitième ciel, a été brûlé en public par des intégristes à Sidi Bel Abbès. Après un exil de dix ans en France, il revient en Algérie au début des années 2000, il est nommé ensuite à la tête de la Bibliothèque nationale. Il est l'auteur de plusieurs romans à succès et à polémiques, où il dénonce l'obscurantisme des extrémistes, l'hypocrisie sociale, l'inceste, la pédophilie et la schizophrénie dans laquelle sont plongé les Algériens. Il vient de publier aux éditions Fayard la Chambre de la vierge impure. S. A.