Batna, capitale de la consommation, est, en l'absence d'investissements productifs, dotée de deux souks spécialisés dans la commercialisation de produits destinés aux femmes et souffre, par contre, de l'inexistence d'aires commerciales pour les fruits et légumes eu égard à son urbanisation sauvage, surtout depuis la décennie passée. Au centre-ville, dans la cité dite des 84 logements, se trouve un souk fréquenté à longueur de journée par la gent féminine, dont celle traînant sa progéniture. C'était auparavant des logements occupés par des fonctionnaires. Ces derniers, après les avoir acquis, les ont vendus aux commerçants qui en ont fait un « royaume » pour les femmes. Les étages sont occupés par des gens exerçant des professions libérales (médecins, avocats, notaires, etc.), et les rez-de-chaussée ont été aménagés en grandes surfaces, où l'on vend toute sorte de gadgets pour femmes et enfants. Ce souk est envahi, dès les premières heures de la matinée, par les femmes et constitue aussi un lieu de rencontre pour celles venant des villes et villages environnants, dès lors qu'il est proche de l'ex-gare routière. La police y est présente et l'on peut avancer que le lieu est sous haute sécurité. Peu d'hommes s'y aventurent, excepté les jeunes vendeurs qui, dans leurs magasins, offrent tout, ou presque, aux visiteuses. Parfois, sinon souvent, il y a bousculade. Des ustensiles ménagers, aux tissus, habits religieux, jusqu'aux décorations pour les fêtes de mariage, les femmes trouvent, en effet, tout ce dont elles ont besoin. Il y a même des espaces réservés à la restauration et aux fast-foods. Selon un jeune commerçant, ce souk serait approvisionné à partir de « Souk Dubaï », allusion faite à celui d'El Eulma, situé dans la wilaya de Sétif. Le produit asiatique y prédomine ; il en est tout autant pour les « habits islamiques ». Bien sûr, la camelote y fleurit, et pour certaines, pour ne pas dire beaucoup de femmes, le prix n'a pas d'importance. Ces acheteuses viennent d'horizons divers et de différentes franges. Il y a la femme du cadre ou du responsable, celle de l'ouvrier, la vieille dame, la jeune fille travailleuse ou chômeuse…Aux heures de pointe, à la sortie des administrations, c'est carrément la bousculade. Tout s'achète, tout se vend, aucun prix n'est discuté : c'est le paradis du dinar facile. Remarque : il n' y a pas de mendiants dans les parages. L'autre souk, celui de la rue « H » à Bouakal, quartier périphérique, est le lieu privilégié pour les nouvelles mariées. C'est toute une ruelle piétonne où ne circule que le sexe faible, et là, l'on expose tout. Les femmes y vont par bus ou par taxi. Ce souk, bien achalandé, a acquis une réputation régionale et offre des opportunités de confection de trousseaux aux jeunes mariées à des prix attrayants. Il y a aussi quelques magasins pour la vente de produits pour gâteaux et autres condiments. Ainsi, ces deux souks ne désemplissent pas, contrairement aux aires commerciales des fruits et légumes et qui font défaut à Batna.