Pour peu qu'elle soit dotée de pôles d'activités, la ville de Chlef pourrait devenir « El Eulma » de l'Ouest. C'est du moins l'avis de tous les opérateurs économiques de la région qui déplorent l'absence de zones d'activités pouvant favoriser la relance économique tant souhaitée et créer des centaines d'emplois. « Pour faire nos achats ou échanger nos produits, nous sommes obligés d'aller jusqu'à El Eulma, à l'Est du pays, ou à Alger, car il n'existe pas de marchés ni d'espaces commerciaux dans notre région », regrettent des commerçants grossistes de Chlef. Il est vrai que la capitale du Cheliff offre toutes les conditions et les opportunités dans le domaine, elle est située à mi-chemin entre Alger et Oran et représente un grand carrefour pour les opérateurs et autres utilisateurs de biens de consommation et de services. Cependant rien n'a été fait pour lui redonner la place qui lui revient dans le paysage économique régional et national. Les espaces commerciaux indispensables au décollage de cette activité font cruellement défaut pendant que des terrains adaptés et destinés à cette fonction sont dilapidés, voire affectés à des projets secondaires sans impact pour le développement local. Ce qui est valable pour le commerce, l'est aussi pour les investissements productifs, dans la mesure où ce créneau est également délaissé et négligé par les pouvoirs publics. Les investisseurs privés se plaignent eux aussi de l'inexistence de possibilités foncières pour lancer leurs projets. Certains ont dû s'installer ailleurs où le climat d'affaires et les conditions d'investissements sont jugés favorables pour la concrétisation de leurs projets, en particulier dans l'industrie, le tourisme et les services.