Les unités de soins, qui sont au nombre de cinq, sont insuffisantes. Les prestations prodiguées se limitent aux soins infirmiers de base, comme la vaccination des enfants et les pansements. Les malades sont souvent désarmés devant des problèmes, tels que l'absentéisme fréquent des infirmiers, le manque de provisions en matière de médicaments et la fermeture hâtive du centre de soin. Mais, on explique que ces problèmes sont dus principalement à l'insécurité qui plane dans la région et également à l'absence d'un logement de fonction pour les infirmiers. Afin de pallier cette insuffisance, qui touche surtout la population rurale, les autorités concernées ont prévu ces derniers mois une visite dans la semaine d'un médecin généraliste à chaque unité de soins. Les villageois qualifient une telle décision «de leurre et d'une fuite en avant de nos responsables alors qu'il fallait répondre favorablement à notre revendication légitime, à savoir l'affectation d'un médecin à chaque unité», déclarent-t-ils. Par ailleurs, le centre de santé de chef-lieu, dont le personnel est composé de trois médecins généralistes, un dentiste et quelques paramédicaux, n'ouvre ses portes aux malades qu'à 9 h du matin et les ferment au début de l'après midi. Ainsi, un malade nécessitant des soins d'urgence doit être transporté par des tiers et avec leurs propres moyens vers un centre hospitalier de la région dont le plus proche se trouve à Draâ El Mizan à 25 km d'Aït Yahia Moussa. «Comment se fait-il qu'une localité de trente mille habitants dispose d'une seule ambulance qui est affectée à la fois à la maternité, au centre de santé et au transport de médicaments», s'interroge un citoyen. Dans cette localité, il y a un médecin généraliste privé et un cabinet de chirurgie dentaire, mais point de spécialistes.