L'assainissement a de tout temps été la mission dévolue aux collectivités locales dans le cadre de l'hygiène des espaces vitaux des populations et de préservation de l'environnement. Cette tâche, qui peut sembler à première vue, facile, a été néanmoins le plus souvent mal gérée, parfois pas du tout réalisée en certains endroits. A la campagne par exemple, des villages entiers sont restés, durant de longues années, sans assainissement. Sinon, dans la majorité des cas, ce sont les comités de villages eux-mêmes qui prennent en charge ce genre de préoccupations à l'exemple de tant d'autres. Parfois, les citoyens s'emploient individuellement à creuser des fosses septiques, ou bien, ce sont carrément des égouts à ciel ouvert qui déversent leurs eaux usées aux odeurs nauséabondes en plein champs agricoles. Les pouvoirs publics ont décidé, ces derniers temps, de reconsidérer la situation de sorte qu'ils ont décidé de confier cette mission à des unités de l'ONA (Office national de l'assainissement), présentes dans pratiquement toutes les communes d'Algérie. Il reste que l'initiative de la signature ou non des conventions de gestion des réseaux d'assainissement entre les différentes unités de l'ONA et les assemblées locales élues relève de la volonté de ces dernières. Au niveau de la wilaya de Bouira, sur 45 communes, seulement 15 ont signé des contrats de gestion. Cette réticence de la majorité des APC à se désister de cette « corvée » est due, selon M. A. Khendriche, directeur de l'unité d'assainissement, au fait que certains P/APC croient, à tort d'ailleurs, que le personnel et le matériel affectés à cette tâche seront également mis à la disposition de l'ONA. Pourtant, il n'en est pas question. L'ONA n'est qu'un organisme chargé de la lutte contre toutes les sources de pollution hydrique. Donc un atout pour ces collectivités qui peinent à drainer les eaux usées générées quotidiennement. L'office s'occupe également de la valorisation et de la commercialisation des sous produits des eaux épurées. Créé par décret exécutif (n° 01/102 du 21 avril 2001), cette EPIC est placée sous tutelle du ministère des Ressources en eaux. Ses missions sont la gestion, la maintenance, le renouvellement, l'extension, l'exploitation ainsi que la construction de tout ouvrage destiné à l'assainissement et à l'épuration des eaux usées et l'évacuation des eaux pluviales. Sont dévolues également à cet office, la réalisation des projets d'études relatifs à la construction des infrastructures d'assainissement pour le compte de l'Etat et des collectivités locales. La sauvegarde des ressources et la protection de l'environnement, la préservation de la santé publique sont également du domaine de son intervention. L'ONA prend en charge, dans le cadre des réseaux d'assainissement 591 communes sur 1541 que compte le pays, 19 854 km sur 31 853 du réseau national, 32 stations d'épuration et 20 lagunes d'un volume de 600 000 m3/j, et 175 stations de relevage d'un volume relevé de 86 millions de m3/an.