Un centre commercial appartenant à un privé, sis à Rouiba et abritant près de 200 étals, a été la proie des flammes au petit matin du 26 janvier 2005. L'alerte donnée par les agents de sécurité rattachés à ce centre de 3000 m2 a permis à la Protection civile d'intervenir immédiatement. Dix gros camions et un effectif d'une centaine d'agents et d'officiers, encadrés par le directeur de wilaya de la Protection civile en personne, ont permis de contenir le sinistre quelques heures après sa déclaration. « Nos forces étaient sur place à 5h20 », nous a déclaré le capitaine Bekhti, responsable de la communication auprès du commandement de la wilaya d'Alger. Le sinistre, s'il a consumé la totalité des marchandises, n'a généré, heureusement, ni morts ni blessés. A 13h, lors de notre passage sur les lieux, il ne subsistait qu'une fumée blanche que dégageaient des objets en mousse. Le danger était définitivement écarté. « Ce centre, ouvert il y a deux années, activait dans la légalité », dira Tahar Lakrouze, son propriétaire, en exhibant des documents faisant foi. « Les 200 commerçants sont tous pourvus d'un contrat de location et sont inscrits au registre du commerce », ajoute notre interlocuteur. Un commerçant, dont l'œil était braqué sur ce qui restait de son étal, un tas de tôle ondulée noircie par le feu, ne manquera pas de souligner qu'il payait régulièrement ses impôts. « Aucun concessionnaire ne pouvait échapper au fisc pour la simple raison que notre gestion était des plus transparentes. L'année dernière, les marchands ont dû s'acquitter d'environ 15 millions de dinars comme impôts », enchaîne Tahar Lakrouze. Si pour l'instant aucune information n'a filtré quant à la cause de ce sinistre, le propriétaire et les commerçants locataires n'hésitent pas à désigner la « maffia locale des marchés informels » comme étant derrière ce « crime ». « Il s'agit d'un acte criminel. On veut nous casser car nous travaillons dans la légalité. Nous avons reçu des menaces et même de vive voix », avance le propriétaire de cette grande surface située entre les rues Mohamed Drid et Mohamed Chebcheb. Pour étayer ses dires, Tahar Lakrouze signalera qu'au moment de la déclaration du sinistre, le courant était coupé. « Il n'y a pas eu de court-circuit. On a dû verser de l'essence quelque part, loin des yeux des agents de sécurité », a-t-il ajouté. Pour les sapeurs-pompiers et les policiers interrogés par El Watan, seule l'enquête déterminera avec exactitude les causes réelles du sinistre. Il faut savoir que des experts de la police scientifique ont passé au peigne fin les lieux et devront établir un rapport dans les prochains jours. Le centre commercial, comme nous l'avons constaté, dispose de quatre sorties de secours et est doté d'une centaine d'extincteurs.