En effet, et sans le moindre scrupule, un professeur chargé des cours sur les conflits internationaux, dont il n'a assuré, d'après certains étudiants de 4e année de cette filière, que deux séances, est le principal incriminé. Ce dernier a conseillé à ses étudiants de 4e année en sciences politiques et relations internationales, d'acheter son nouveau livre afin de «mieux» préparer leurs examens. Une soixantaine d'étudiants se sont précipités alors à l'amphithéâtre afin de se procurer cette «œuvre» dont le prix est passé de dessous la table et au bout de quelques minutes de 200 à 250 DA, Mais ce cas ne fait pas exception. En effet, il n'est pas rare de voir des professeurs «trimballer» des sacs remplis de livres et leur seul souci étant de les écouler dans les amphithéâtres, où, du moins, en faire de la publicité. «Certains, parmi nos professeurs, ne cessent de nous répéter qu'il est impératif de respecter ce lieu sacré alors qu'ils ne se gênent nullement pour faire du commerce de proximité», s'insurge Mohammed, un étudiant en 4e année journalisme. Notre interlocuteur affirme que les étudiants de sa promotion endurent cette situation et sont obligés d'acheter le fameux livre de techniques de rédaction, «une sorte de baguette magique qui, selon son auteur, notre professeur, nous métamorphosera en un Robert Fisk ou en un Serge Halimi», ajoute notre interlocuteur. En réalité, ce phénomène dure depuis plusieurs années. Il y a deux ans, un professeur des libertés générales et des droits de l'homme, qui non seulement poussait la majorité des étudiants à acheter son œuvre, mais obligeait en outre ces derniers à les faire signer afin que cet achat se traduise en notes. Et c'est avec ce professeur que l'équation : «8+7=21» a vu le jour, c'est-à-dire : la note du premier semestre, additionnée à celle du deuxième, le reste des points n'est autre que les 200 DA du livre convertis en notes. Il est utile de préciser dans ce contexte que la part de responsabilité des étudiants n'étant pas à négliger. «Ils y sont pour beaucoup. Car il y a des étudiants qui obtempèrent sans discuter et sans tenir compte de la situation financière de leurs camarades», affirme Salima, une résidente de la cité universitaire de Ben Aknoun.