Trois auteurs ont reçu le premier prix : Ahmed Khiat pour Moughamarat El Makar (Les aventures du Malin) de la collection Adab El Futuwa dans la catégorie langue arabe, Tahar Ould-Amar pour Bururu (Hibou) aux éditions Azur pour la langue amazighe et enfin Mohammed Attaf pour L'arbre de la chance paru chez Ipha en langue française. Quatre autres écrivains se sont vu décerner les seconds prix : Mohamed Mesbah et Mahfoud Khelif (ex aequo) auteurs des romans Haï El banat (La cité de jeunes filles) et Tasmoutou El ‘assafir (Les oiseaux se taisent), publiés en langue arabe, Ibrahim Tazairt pour son livre Sala et Nuja, en tamazight, et Abdelhalim Azzouz pour Les grandes boulimies. Pour les organisateurs, l'objectif d'un tel prix est de permettre la diffusion de la culture algérienne à grande échelle. Le directeur de la Bibliothèque nationale, Amine Zaoui, a rappelé dans son discours d'ouverture qui était Apulée : un écrivain né à Taghast dont l'œuvre la plus connue L'âne d'or est considérée comme le premier roman en prose de langue latine. M. Zaoui a souligné l'incroyable progression de l'écriture en tamazight qui a longtemps été considérée comme de la «folklorisation» mais qui aujourd'hui s'affirme en tant que partie intégrante du patrimoine culturel algérien. Des propos repris par le chercheur en langue amazighe, Abdeslam Abdennour, qui déclara avoir été surpris par le niveau des œuvres en compétition. Le spécialiste a félicité également les auteurs pour avoir su conserver le charme de l'oralité : «…J'avais parfois l'impression d'écouter plus que de lire», ironise-t-il. De quoi ravir le secrétaire général au Haut commissariat à l'amazighité (HCA), Youssef Merahi, qui participait à la remise des prix. Un résultat encourageant quand on sait que le prix n'en est qu'à sa deuxième édition. La commission d'arbitrage était composée de critiques littéraires mais aussi de lycéens, en littérature il n'est jamais question d'âge ! Visiblement ému, Mohamed Attaf, commissaire aux comptes à la retraite, a reçu son prix des mains de Mme Schneider, professeur de français. Le lauréat a réussi néanmoins à prononcer quelques mots : «ce roman raconte mes souvenirs d'enfance à Tizi Ouzou, ceux d'une famille algérienne qui luttait avec les moyens du bord dans les années 40/50.» Quant à Ahmed Khiat, ancien directeur d'école, il s'est dit heureux de voir la littérature pour enfants primée. Tous deux pourront bénéficier, en plus du prestige, d'une récompense de 100 000 DA accordée par la Bibliothèque nationale.