Les anthropologues Africains se retrouveront à Alger du 1er au 4 juillet à la faveur d'un colloque international organisé par Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (CNRPAH) dans le cadre du deuxième Festival culturel panafricain (Panaf'2009). Il est dédié à Jomo Kenyatta, le père de la nation kenyane, à Cheikh Anta Diop, historien sénégalais, à Ahmadou Hampaté Ba, l'ethnologue malien, et Mouloud Mammeri, anthropologue et linguiste algérien. Ils sont considérés comme des novateurs et des précurseurs dans leurs domaines de recherche. « Cheikh Anta Diop, Hampaté Ba, Jomo Kenyatta et Mouloud Mammeri ont marqué l'essor de l'anthropologie africaine qui se penche sur son passé et son présent », expliquent les organisateurs du colloque. Il cite en exemple Jomo Kenyatta, qui fut président du Kenya, qui a exprimé le refus de l'Africain d'être traité uniquement comme objet d'étude et non également comme acteur intellectuel réfléchissant sur sa propre culture dans les es nations occupées par la Grande-Bretagne. Cheikh Anta Diop, Hampaté Ba, Jomo Kenyatta et Mouloud Mammeri n'ont pas été associés par les anthropologues européens dans les célèbres publications telles la Revue de la Société des Africanistes, la Revue africaine, Libyca et l'American Anthropologist. « Il faudra attendre la seconde moitié du vingtième siècle pour que s'annonce timidement l'ouverture des publications scientifiques du Nord aux anthropologues africains. Ainsi, par exemple, Mouloud Mammeri publiera-t-il son premier article dans la Revue Africaine en 1950 », relèvent les organisateurs du colloque.