De l'avis des syndicalistes interrogés, décrocher un emploi permanent est toujours plus difficile pour une femme. « Les hommes qui veulent gagner de l'argent trouvent toujours quelque chose à faire sur le marché informel. Les femmes, non. Elles sont donc obligées de passer par les dispositifs officiels. Où par ailleurs, elles se font exploiter. » Baya, 30 ans, technicien supérieur en informatique, en sait quelque chose. Pour une demi-journée de travail, elle devrait en théorie consacrer son autre demi-journée à la recherche d'un emploi. En pratique, son employeur – l'administration- la mobilise toute la journée. Pour 6000 DA par mois. Tout juste de quoi s'acheter de mauvais sandwichs qui lui font dépenser plus d'argent chez le médecin, le bus depuis Chéraga où elle habite et « même pas de quoi recharger son téléphone ». A l'université de Bab Ezzouar, à en croire les vacataires, ce n'est pas beaucoup mieux. « La plupart des travaux dirigés et des travaux pratiques en première année sont assurés par les vacataires, confirme Kenza, toujours résidente à la cité U. Je ne devrais pas prendre plus de huit heures de cours mais j'en fais neuf. Au point où j'en suis… Heureusement ma famille m'aide un peu car avec le retard accumulé dans le paiement des vacations et ma bourse de 4800 DA par trimestre, je ne sais pas comment je pourrai faire pour vivre… »