Quelle lecture faut-il faire du brûlot qu'a adressé en date du 1er de ce mois le président du CIO, Jacques Rogge, au ministre de la Jeunesse et des Sports, Hachemi Djiar qui, faut-il aussi le rappeler, il y a peu de jours a déclaré que les choses étaient réglées avec le CIO est que tout était rentré dans l'ordre suite au renouvellement des instances fédérales. D'abord, le message qui apparaît en surface dans la missive fait montre de l'importance de la notion d'autonomie du mouvement olympique qu'accorde cette instance internationale dans sa démarche et rappelle qu'une collaboration harmonieuse est souhaitable avec les organes gouvernementaux et que celle-ci doit se faire dans le respect absolu et mutuel. Cette vérité, toute crue, soumise, en termes subtils et diplomatiques, à réflexion est accompagnée par une remise en question de tout l'arsenal réglementaire ayant servi de base à l'opération de renouvellement des instances fédérales de notre pays. En effet, Jacques Rogge dicte une date butoir, à savoir le 31-12-2009 pour que : « Le décret exécutif n°05-405 fixant les modalités d'organisation et de fonctionnement des fédérations sportives algériennes soit abrogé ou révisé ». Il insistera tout de même sur le respect, cette fois-ci, de l'exécution de cette procédure, puisqu'il interpelle les autorités par une phrase lourde de sens, leur rappelant leur engagement à revoir le décret, lors de sa dernière visite en Algérie. Ainsi, le décryptage que l'on doit faire de ce passage est qu'il ne reste que deux solutions avant le terme de ce délai prescrit par le CIO, soit revoir le décret et dans ce cas le processus de renouvellement des instances sportives doit être de nouveau enclenché ou demeurer dans la position actuelle et s'attendre à une suspension de l'Algérie de toute participation olympique ou sportive dans le concert international. Dans ce contexte, il ne faut pas sous-estimer le fait que ladite correspondance avait un autre destinataire et non des moindres, à savoir, l'Association des fédérations sportives internationales (ASOIF). Cependant, il y a lieu de signaler que dans le cas de la révision du décret, seule la FAF échappera aux réélections puisque ses statuts ne répondent pas à la lettre au texte exécutif n°05-405. Mais, dans la logique des choses, et sachant que l'Algérie ne peut s'auto-exiler de la scène internationale sportive et olympique, ne faudrait-il pas se poser la question : pourquoi une AG élective du COA le 4 juin du moment que toutes les instances fédérales seront renouvelées avant le début de l'année 2010 ? C'est un calcul auquel devraient penser nos autorités sportives et le COA pour éviter des dépenses supplémentaires et une perte de temps dans les dédales et coulisses des élections afin de s'intéresser à la noble et unique mission, celle de préparer notre élite aux rendez-vous qui l'attendent. Enfin, tout cet engrenage et ce rappel à l'ordre du CIO pouvaient être évités si nos affaires sportives avaient été réglées dans un cadre algéro-algérien.