Le front social est traversé par de nombreuses tensions. De la santé à l'université, en passant par l'éducation, de nombreux secteurs sont en ébullition. Depuis plusieurs années, les grèves se suivent et se ressemblent. Les professeurs, docents et maîtres assistants en sciences médicales devront bientôt entamer leur quatrième semaine de protestation. Parmi les actions de protestation des professeurs figure notamment le refus de corriger les examens de fin d'année. Les étudiants en pharmacie et en médecine deviendront les victimes collatérales du bras de fer opposant le ministère de la Santé au syndicat des professeurs. L'année universitaire a été fortement perturbée par les débrayages des professeurs en médecine et le boycott des examens de fin d'année dessine les contours d'une année blanche. Tout en affirmant leur soutien à leurs professeurs, les étudiants en médecine ont décidé de passer à l'action. Ayant tenu des sit-in devant le ministère de l'Enseignement supérieur et organisé des marches à Tizi Ouzou, Annaba et Constantine, ils disent vouloir durcir le ton pour mettre fin à cette situation. Pour eux, l'équation est toute simple : si le gouvernement règle le problème de leurs professeurs, il leur évite automatiquement l'année blanche. Débrayages en vue Les principales revendications des blouses blanches concernent le versement immédiat de la rétribution accordée aux hospitalo-universitaires, décidée en commun accord entre les deux ministères de la Santé et de l'Enseignement supérieur. Sur un autre front, les praticiens de la santé publique menacent, eux aussi, de reprendre leur mouvement de grève, gelé à la veille de la dernière élection présidentielle. Le syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp), lutte depuis de nombreuses années pour l'amélioration des conditions socio-professionnelles des médecins. Le SNPSP tiendra son cinquième congrès les 12, 13 et 14 mai prochains à Tipaza. Les membres de ce syndicat envisagent déjà d'entamer de nouvelles actions de protestation. La revendication principale du Snpsp réside dans la reconnaissance de leur syndicat comme partenaire social à part entière. Les syndicalistes du Snpsp s'étonnent que les statuts particuliers n'aient pas encore été promulgués. Ils mettent en exergue l'incongruité de la situation actuelle : les primes et les indemnités sont ainsi calculées sur la base de l'ancien salaire de base. Les praticiens de la santé publique réclament l'ouverture des négociations sur le régime indemnitaire. Le débrayage de deux jours, prévu par leur coordination nationale, a été gelé. Le syndicat national des travailleurs de la formation professionnelle menace également d'entamer un mouvement de protestation, le ministère de tutelle n'ayant pas répondu favorablement à leurs doléances. Leurs revendications ont trait à l'ouverture du dossier des indemnités et des primes ainsi que l'ouverture de postes budgétaires pour la promotion des employés ayant plus de 20 ans d'expérience. Même si les libertés syndicales ont souvent été mises à l'échafaud, les syndicats autonomes semblent vouloir aller jusqu'au bout.