Le syndicat des Douanes algériennes a également rejoint le mouvement de protestation. A l'instar des autres secteurs de la Fonction publique, l'éducation nationale est en ébullition. Comme attendu, la grève à laquelle ont appelé les syndicats autonomes a été largement suivie. Les lycées de la capitale ont été complètement paralysés. Contacté, Meziane Meriane, porte-parole de la Coordination des syndicats autonomes et coordinateur du Snapest, a déclaré, hier, à L'Expression, que la grève à été largement suivie à l'échelle nationale. Il s'est dit très satisfait du taux de 100% atteint dans certaines wilayas comme Oran, Oum El Bouaghi, Béchar, Adrar, Naâma et Saïda «en dépit des tiraillements de certains ayant voulu geler ce mouvement protestataire». Au niveau des administrations, le Snapap annonce, pour sa part, un taux de suivi national de 80%. Ce dernier menace de radicaliser le mouvement si aucune suite n'est donnée par les pouvoirs publics à leurs doléances. Pour le secteur de l'éducation nationale, notre vis-à-vis a précisé qu'«une participation de 70 à 85% a été observée au cycle secondaire». Le même taux est enregistré dans les cycles primaire et moyen. Rencontrés à l'extérieur de leurs établissements respectifs, les lycéens sont désemparés. Ne sachant à quel saint se vouer, ils ont affiché une inquiétude quant à la suite que connaîtra l'année scolaire en cours. A quoi se résument leurs réclamations au juste? La surcharge du programme scolaire a été mise en exergue, notamment par les élèves de classe terminale. L'exemple de Amine en est une parfaite illustration. En 3e année série Sciences naturelles, ce jeune Algérois rencontré au lycée «Delacroix» a expliqué qu'«on n'est pas parvenus à achever le tiers du programme des matières essentielles». Le spectre d'un échec aux épreuves du baccalauréat hante l'esprit de ces lycéens. La corporation de la santé, de son côté, a répondu massivement au mot d'ordre de grève nationale décrétée par la Coordination des 13 organisations syndicales. Pas de consultations ni de programmation des rendez-vous. Le mouvement était largement suivi par les praticiens de la santé publique. C'est la léthargie dans les hôpitaux, où seul un service minimum a été assuré. Une tournée au niveau de certains hôpitaux de la capitale, notamment celui de Mustapha-Bacha, de Bab El Oued (Maillot) et de Ben Aknoun, confirme ce constat. «Désolé madame, mais nous sommes en grève», lance un médecin exerçant au service radiologie de l'hôpital Maillot, à l'adresse d'une dame venue prendre rendez-vous. Elle n'était pas la seule d'ailleurs puisque plusieurs malades attendaient à l'extérieur. En vain. Même constat au niveau du service d'endocrinologie. A l'hôpital de Ben Aknoun, les médecins ont débrayé en masse. Les différents services ont été paralysés. Dans le grand hall de l'établissement, les travailleurs ont observé scrupuleusement un piquet de grève. Des affiches et écriteaux indiquent la réalité du débrayage. On y lit: «Consultations suspendues», «Les travailleurs de la santé en grève!». Au niveau du CHU Mustapha-Bacha, les hospitalo-universitaires ont tenu une assemblée générale à l'amphithéâtre du Centre Pierre et Marie Curie. D'autres assemblées générales se sont déroulées en même temps au niveau de toutes les facultés de médecine du pays. «Nous rejetons la nouvelle grille des salaires telle que présentée», réplique le Pr Djidjik, président du Syndicat national des maîtres assistants en sciences médicales. «Nous n'avons pas décidé de ce débrayage par gaieté de coeur car c'est un secteur très sensible. Mais c'est notre dernier recours si nous voulons améliorer la situation», déclare-t-il encore. Le Pr Noureddine Zidouni, président du Syndicat national des professeurs et docents, a déclaré de son côté que «les grévistes sont déjà préparés à recevoir des plaintes contre eux. Mais nous resterons unis pour faire aboutir nos revendications». Les protestataires comptent durcir encore plus le ton. D'ailleurs, ils ont voté pour une autre grève nationale de trois jours, en février prochain, sans qu'une date précise ne soit fixée. Qu'en est-il de l'enseignement supérieur? Les étudiants de l'université d'Alger ont peu ou prou suivi cette grève. Les cours ont été assurés à l'université des Sciences et Technologies de Bab Ezzouar et à la faculté des Sciences sociales à Bouzaréah. Toutefois, selon M.Meriane, «le taux de suivi dans ce secteur est très important». Etayant ses dires, il précise que «ce sont des enseignants vacataires qui ont assuré les cours», citant l'exemple de la fac centrale où ce débrayage n'a pas eu l'écho escompté. Par ailleurs et selon M.Meriane, le syndicat autonome des Douanes algériennes a rejoint le mouvement de protestation. Une conférence de presse sera organisée aujourd'hui à 11h au siège de l'Unpef par le porte-parole de la Coordination. Les grévistes appellent, note-t-on, à la révision de la nouvelle grille et dénoncent la dégradation du pouvoir d'achat des fonctionnaires.