Alors que les autorités s'obstinent à ignorer les revendications des syndicats, ces derniers font monter la pression. Le spectre de l'année blanche universitaire pointe à l'horizon. A quelques jours des examens de fin d'année, un important mouvement de grève est prévu par des syndicats, et pas des moindre, pour «crier leur colère face à la situation délétère dans laquelle se morfond l'université». Il s'agit du Conseil national de l'enseignement supérieur (Cnes), du Syndicat des professeurs et docents en sciences médicales (Snpdsm), du Syndicat national des maîtres assistants en sciences médicales (Snmsm) et du Syndicat national algérien des psychologues (Snapsy). Ainsi, ces trois syndicats ont opté pour le gel de leurs activités. Emboîtant le pas à ses prédécesseurs, le Cnes a appelé «l'ensemble des enseignants à observer une grève de 15 jours renouvelable à partir du samedi 30 mai 2009 avec arrêt de toutes les activités pédagogiques et scientifiques». Cette résolution a été prise à l'issue de la session ordinaire du Cnes tenue les mercredi et jeudi derniers. Pour ce faire, pas moins de 27 sections ont assisté aux travaux. C'est dire que la position du Cnes est prise suite à une lecture critique présentant la synthèse de réflexion approfondie sur «la situation catastrophique et alarmante qui prévaut au sein de l'université algérienne». Dans une déclaration ayant sanctionné ses travaux, le Cnes a mis en évidence l'indisponibilité du ministère de l'Enseignement supérieur quant à mettre en application le régime indemnitaire propre aux chercheurs universitaires, lequel régime a été inclus parmi les points inclus dans les «travaux de la commission mixte Mers-Cnes». Ainsi, est décriée la non-application du «statut particulier de l'enseignant chercheur» promulgué «en avril 2008». Une telle attitude est assimilée par le Cnes à du mépris vis-à-vis de l'enseignant chercheur. Ce mépris est, selon le Cnes, injustifiable d'autant plus qu'il découle d'une mésestimation de «la situation préoccupante de l'université, énergiquement dénoncée à maintes fois par le Cnes». Une situation similaire semble prévaloir dans le corps des psychologues à l'échelle nationale. A ce sujet, l'illustration est faite par le Syndicat national algérien des psychologues (Snapsy). Ainsi, le Snapsy continue d'observer «une grève cyclique de trois jours chaque semaine». Entamée et durant les 18,19 et 20 avril derniers, cette grève traduit la volonté du Snapsy «de défendre l'accord signé entre le syndicat et le Msprh concernant la classification du psychologue». Sur un autre plan, le syndicat oeuvre pour «l'ouverture immédiate des négociations sur le régime indemnitaire». Par ailleurs, le secteur hospitalo-universitaire sera également paralysé par un mouvement de grève qui a de fortes chances de mobiliser les docents et professeurs en sciences médicales. Prévue pour les 25,26 et 27 mai prochains, cette grève est organisée par le Syndicat des professeurs et docents en sciences médicales (Spdsm) ainsi que le Syndicat national des maîtres assistants en sciences médicales (Snmsm). Cela dit, ce mouvement de grève s'inscrit dans la continuité des initiatives revendicatives des hospitalo-universitaires entamées par une grève «observée le 21 mars précédent». Ce vaste mouvement de contestation est perçu par les observateurs comme un démenti aux déclarations de Tahar Hadjar, recteur de l'université d'Alger. Dans une déclaration faite à la Radio nationale, le 11 mai dernier, le recteur avait exclu le risque d'une année blanche. Cependant, les activités pédagogiques au sein de l'université risquent de connaître un arrêt qui pourrait provoquer l'annulation des examens. Cette situation est d'autant plus inquiétante que le ministère de l'Enseignement supérieur et celui de la Santé semblent observer une position hermétique par rapport aux revendications des différents syndicats prénommés.