Pour la première session criminelle de cette année qui se déroule à la cour de Boumerdès, 160 affaires de terrorisme sont enrôlées, représentant près de deux tiers de l'ensemble des affaires criminelles à l'ordre de cette session. Jusqu'à jeudi dernier, une quinzaine d'affaires ont été examinées par le tribunal criminel siégeant dans cette cour. Ce week-end, 22 terroristes ont été condamnés à la peine capitale par contumace. Ils sont poursuivis pour les chefs d'inculpation de « constitution d'un groupe terroriste armé, homicide volontaire avec préméditation, port d'armes prohibées et détention d'explosifs ». Durant ces deux premières semaines de la session criminelle en cours à la cour de Boumerdès, la justice a prononcé une trentaine de condamnations à mort à l'encontre d'islamistes armés jugés par contumace, dont des « émirs » de katibat et de seriet. Parmi eux, celui qui est supposé être le successeur de Bentitraoui Omar, abattu en février dernier à Boumerdès, à la tête de la katibat El Feth de l'ex-GSPC. La justice a également prononcé des peines d'emprisonnement à vie à l'encontre d'autres terroristes toujours en cavale. C'est le cas pour les émirs des seriet de Sidi Daoud et de Baghlia, Henab Djamel et Slimani Mohamed respectivement condamnés à perpétuité. Comme elle a condamné d'autres à des peines de 20 ans de prison. On a noté le report de quelques procès de terroristes arrêtés et la condamnation à 2 ans de prison ferme d'un imam poursuivi pour « apologie du terrorisme ». Celui-ci est originaire de Bordj El Kifane et a été arrêté à Larbaa Nath Irathen où il s'apprêtait à rencontrer un terroriste. La justice a aussi acquitté une dizaine de citoyens arrêtés par les services de sécurité suite à des soupçons qui pesaient sur eux. Dans les wilayas de Blida et Tizi Ouzou, la justice a eu à examiner deux cas très attendus par l'opinion publique, à savoir l'affaire du fils de Ali Benhadj et celle de Hassan Hattab. Le tribunal criminel siégeant à la cour de Tizi Ouzou a prononcé la peine capitale à l'encontre du fils de l'ex-numéro 2 du Fis dissout, Benhadj Abdelkahar, et 20 ans de prison ferme à l'encontre du fondateur de l'ex-GSPC, Hassan Hattab, qui jouit actuellement d'un « statut particulier ». On aura remarqué que la peine capitale s'applique systématiquement à tous les terroristes encore en activité poursuivis pour « constitution d'un groupe terroriste, homicide volontaire avec préméditation, et dépôt ou possession d'explosifs » tandis que l'on condamne presque aussi systématiquement à la prison à vie les terroristes cités dans des affaires de « constitution de groupes armés ».