Que dire des marchés qui n'ait été dit maintes fois. Ces espaces qui font partie du quotidien des citoyens semblent échapper à toute autorité. A voir l'anarchie qui y prévaut et les conditions dans lesquelles le commerce s'y déroule, on pourrait croire qu'ils n'obéissent à aucune réglementation. L'hygiène est la grande absente, tout le monde, clients et vendeurs, paraît s'y complaire. Nos souks offrent l'image de véritables marécages où évoluent chaque jour des acheteurs pas toujours regardants sur l'état de ces endroits. Les commerçants le sont encore moins, préoccupés par le seul souci de réaliser des profits. Des immondices et des eaux crasseuses recouvrent le sol, à tel point qu'il faut faire preuve d'agilité pour ne pas patauger dans les flaques. Il faut croire que le nettoiement n'est pas une action régulière, ni les réparations d'ailleurs, tant les défectuosités ne se comptent plus. On n'en veut pour exemple que ces toitures qui se transforment en passoire l'hiver venu, obligeant les locataires des lieux à déployer des bâches et des morceaux de plastique pour couvrir leurs marchandises. Il va sans dire que les infiltrations d'eau de pluie représentent un réel danger, l'eau et l'électricité ne faisant pas bon ménage. Seule une gestion bancale peut engendrer une telle situation, les élus n'affichant nullement la volonté d'accomplir leur travail et d'organiser l'activité dans les marchés. Les services de contrôle, eux aussi, semblent dépassés par le cafouillage qui y règne. Les pratiques frauduleuses y ont cours ouvertement, la rareté des missions de ces services encourageant les auteurs à persévérer dans leurs comportements condamnables. Commercialisation de viandes dans des locaux dépourvus d'eau, mauvaise conservation et exposition de marchandises dans des conditions non conformes, commerce informel, c'est ce qui saute aux yeux dans nos marchés qui sont malheureusement livrés au laisser-aller. Un état des lieux déplorable, conjugué à l'exiguïté qui exacerbe l'agressivité des clients obligés de jouer des coudes pour se frayer un chemin. R. M.