– Enseignant de formation, qu'est-ce qui vous amené à la réalisation ? – J'ai toujours eu envie de devenir réalisateur mais il faut bien s'assurer une stabilité financière. Aujourd'hui, l'image a pris le pas sur l'écriture, elle parle beaucoup plus aux gens. Des réalisateurs comme Agnès Varda ou Henri François Imbert travaillent dans ce sens. En France, j'ai bénéficié d'une petite formation au Caméra Club d'Orsay mais le vrai déclic s'est produit sur le tournage d'un court métrage de Juan Pablo Barragan. C'était la première fois que je voyais un documentaire prendre forme, tout est devenu concret alors je me suis dis pourquoi pas moi ! – Quel sera le sujet de votre premier film ? Comment allez-vous le financer ? – Je souhaite réaliser le portrait de l'écrivain algérien Aziz Chouaki dans un format 52 minutes. C'est un Algérois typique, il a grandi à Belfort et ses textes sont souvent axés sur la jeunesse, l'autre sujet prépondérant de mon film. Ce qui est frappant dans son écriture, c'est qu'il a réussi à s'approprier le kabyle, le français et l'arabe de la rue pour en faire son propre langage. Concernant le financement, je m'auto-produis en grande partie. J'ai cependant obtenu une petite subvention du Centre d'information et de documentation de Paris qui me permettra peut-être d'utiliser des archives de l'INA. – Comment imaginez-vous l'avenir après ce premier film ? – Je verrais comment il est reçu par le public, le Centre Culturel Algérien de Paris m'a promis une diffusion après il y aura les festivals…Ce sera également l'occasion d'avoir un avis critique, de comprendre ce qui ne va pas et qui peut être amélioré. Sinon, j'ai un autre projet qui concerne l'équipe de football d'Algérie de 1982. Pour les jeunes algériens le foot est une drogue et voir les résultats pitoyables de l'équipe actuelle est un drame pour eux. Un documentaire sur cette génération de footballeurs exceptionnels peut leur redonner de l'espoir.