La colère qui couve, depuis un certain temps, au sein de la corporation des commerçants d'Aïn El Hammam, a conduit les intéressés à organiser une marche de protestation qui les a menés jusqu'au siège de l'APC. Reçus par le premier responsable communal, les protestataires lui ont remis une pétition signée par bon nombre de leurs pairs. Dans cette correspondance adressée aux autorités, les commerçants expulsés de leurs magasins, suite au danger que représentent les immeubles de la ville, demandent que des mesures soient prises, en leur faveur. Ceux qui nous ont abordé, sont unanimes et n'entendent pas se laisser « déposséder, sans réagir », nous dit l'un d'eux, outré de se retrouver à la rue « sans que personne ne se soucie de mon sort ». Les doléances sont nombreuses mais nous avons tout de même relevé que le problème du recasement et d'indemnisation représentent la pierre d'achoppement du problème. Les propriétaires des commerces situés aux abords des bâtisses, en cours de démolition, se plaignent, quant à eux, « de l'administration » qui ne les ménage nullement. Il leur est, tout simplement demandé de fermer leurs boutiques jusqu'à la fin des travaux de démolition. « Aucune date butoir n'a été portée à notre connaissance ». La lenteur du travail de démolition exaspère plus d'un. « Comme vous le constatez, au rythme de l'avancement des chantiers, nous serons encore dehors en septembre » affirment, révoltés, ceux de la rue Bounouar. Samedi, alors qu'un groupe de protestataires, se dirigeait vers la mairie, la plupart des commerçants de la ville, ont baissé le rideau, en signe de solidarité avec leurs camarades. Au terme de la marche, le président d'APC leur a signifié qu'il ne peut répondre favorablement à leurs doléances. « Il n'y a rien à donner. Michelet n'a ni locaux ni logements », leur a-t-il indiqué, nous rapporte Larbi. Livrés à eux-mêmes et à des lendemains incertains, ces pères de familles, devenus des chômeurs, en quelques jours, ne savent plus, à quel saint se vouer. Ont-ils pour autant dit leur dernier mot ? Rien n'est moins sûr.