El Maâden, sis à quelques encablures de la ville de Tichy, et comptant parmi les villages les plus peuplés de la région, accuse « d'énormes retards » en matière de développement. Le constat émane de M. Zahir, président de l'association socioculturelle du village, Izurane. L'état des voies d'accès et de l'éclairage public et le défaut d'un réseau d'assainissement font sortir de ses gonds notre interlocuteur. L'axe routier principal est « quasiment impraticable ». Sa non prise en charge en matière d'entretien en serait la cause. Les canalisations aménagées tout le long de l'accotement pour drainer les eaux de pluie sont hors d'usage du fait de leur obstruction par l'entassement de terre. « La dégradation de cette route, qui date depuis des années, nous cause des désagréments. Nous trouvons des difficultés pour nos déplacements car l'état de cette route dissuade même les plus téméraires des transporteurs » nous dit notre interlocuteur. Le village, qui abrite plus de 900 âmes, fait face aussi à des défaillances en matière d'éclairage public. D'après M. Zahir, la localité ne dispose pas d'un réseau digne de ce nom. Les quelques lampadaires existants ne sont pas tous fonctionnels. Outre cette carence, les 182 habitations éparpillées dans le village sont reliées entre elles avec des pistes rocailleuses et défoncées. Emprunter ces ruelles non éclairées la nuit relève d'un parcours du combattant. Il importe aussi de signaler que la moitié des maisons du hameau dit Ighil N'Tomat, perché sur les hauteurs de ce village, ne sont pas raccordées au réseau d'assainissement. Les habitants de cette localité ont alors recours aux fosses septiques, en dépit du risque de propagation des maladies à transmission hydrique. D'ailleurs, les villageois ne puisent plus l'eau de la source Tala, qui jadis faisait leur bonheur de par son abondance, que l'on juge contaminée. Les eaux de cette source constituent ainsi un problème pour les habitations, surtout celles qui se situent aux alentours immédiats. « J'ai dépensé des millions pour empêcher la pénétration des eaux de cette source à l'intérieur de ma maison mais sans résultat. Nous n'avions pas ce problème quand cette eau était puisée », s'insurge un riverain qui préconise, pour la sécurisation des constructions, un drainage en urgence de cette eau. Le danger d'affaissement est patent pour cet habitant. Il est indispensable aussi que les chemins pédestres et les raccourcis soient aménagés et entretenus. Cela constitue l'une des priorités à laquelle l'APC doit s'atteler. Chaque année, selon le président de l'association, on y enregistre des accidents : des chutes d'enfants (parfois de moins de 6 ans) qui se rendent à leur école distante de plus 1,5 km. Quant à l'infrastructure de loisir, elle est totalement inexistante. Conjugué à l'absence d'un stade de proximité (revendiqué depuis des lustres), le marasme des jeunes est inquiétant. « Pourtant, il suffit de programmer un engin pour qu'un terrain soit aménagé » conclut notre interlocuteur.