Ce village, pourtant situé à proximité de l'université Abderrahmane-Mira de Béjaïa et du stade de l'OPOW, n'est pas du tout gâté par sa position géographique censée lui conférer un statut de «privilégié». En effet, ce village de quelques centaines d'habitations, pour la plupart nouvellement érigées, a vu, en 1995 et après la création de l'association socioculturelle Tiddukla, ses problèmes légèrement atténués, avec notamment le revêtement de l'axe routier principal longeant le village, ce qui lui a permis d'être désenclavé. A cela, s'ajoutent aussi la réalisation en partie du réseau d'assainissement et l'éclairage public. Mais, ce qui préoccupe beaucoup plus les citoyens, c'est sans conteste le «cauchemar» de l'oued Ibouhatmène dont l'aménagement réglerait tous les problèmes des riverains, ce qui est loin d'être le cas si l'on se réfère aux nombreuses correspondances de l'association du village restées malheureusement sans écho. Et ce qui devait arriver arriva dans la nuit 1er novembre 2001 après les fortes pluies qui se sont abattues sur la ville de Béjaïa. Résultat: cinq foyers sinistrés, des magasins inondés et deux véhicules emportés par les crues jusqu'à l'enceinte de l'université après l'effondrement du mur de clôture pourtant récemment réalisé. En somme, une nuit d'enfer que les habitants ne sont pas près d'oublier. Ces derniers, encore sous le choc après tous les dommages subis, craignent que d'autres malheurs ne viennent s'ajouter à ceux déjà vécus tant que l'état de l'oued demeure ainsi. Le président de l'APC de la ville de Béjaïa, qui s'est rendu sur les lieux de la catastrophe le lendemain, a dressé un constat et a promis aux citoyens, dont M.Tighzert, président de l'association Tiddukla, de prendre des mesures à même de les soulager. Comme première action concrète, il a été procédé au curage d'une partie de l'oued (les travaux se poursuivent encore) en attendant la probable réalisation d'un canal à ciel ouvert qui traverserait l'enceinte universitaire. Le président de l'APC a en outre décidé de remettre des arrêtés de démolition à tous ceux qui ont érigé des constructions le long de l'oued en question. Dans le registre des infrastructures éducatives et culturelles, le village accuse aussi un déficit flagrant en la matière. En effet, les élèves des trois paliers doivent faire chaque jour le parcours du combattant pour rejoindre les bancs des classes. Le chômage, ce phénomène inquiétant, est aussi en hausse chez la population (près de 60 %) où un nombre élevé de désoeuvrés est enregistré. En somme, il s'agit d'un village fantôme, pour reprendre cette expression du jeune K.Tighzert, chômeur de son état et, pour cela, il nécessite une prise en charge réelle et effective vu qu'il se trouve à quelques encablures seulement du chef-lieu de wilaya.