Au vu des cours actuels du pétrole, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, qui se réunit demain dimanche à Vienne, devrait maintenir ses niveaux actuels de production fixés à 27 millions de barils par jour. C'est ce qui ressort des déclarations de plusieurs membres de l'organisation. Jeudi, dans un entretien accordé à la chaîne financière arabe CNBC, le président en exercice de l'Opep, le ministre koweïtien, cheikh Ahmed Fahd Al Sabah a anticipé sur la réunion en déclarant que l'organisation va décider de maintenir ses niveaux actuels de production lors de sa réunion de dimanche à Vienne. Le niveau actuel des cours qui se sont rapprochés de 50 dollars le baril il y a quelques jours à New York milite en faveur du maintien de l'actuel plafond de production, selon l'Opep.« Nous pensons que les prix sont très élevés », a estimé le ministre koweïtien qui a ajouté que c'est pour cette raison que l'Opep devrait maintenir « le même plafond sans baisse de production à cette réunion ».Le président de l'Opep a confirmé la politique de l'organisation qui recherche à chaque fois la stabilité du marché. « Comme toujours, l'Opep souhaite la stabilité des prix sur le marché », a-t-il souligné. Toutefois, le ministre koweïtien a estimé que pour les mois à venir, les prix « vont rester presque dans l'intervalle où ils sont à présent » du fait de la très forte demande en Chine mais aussi du temps froid aux Etats-Unis et dans d'autres régions du monde ainsi que des tensions géopolitiques qui poussent les prix vers le haut. D'autres pays se sont déjà prononcés pour le maintien actuel du plafond de production comme les Emirats arabes unis ou l'Iran. L'Iran considère qu'une éventuelle réduction de la production pourrait être décidée lors de la conférence de l'Opep qui aura lieu le 16 mars prochain à Ispahan, en Iran. Cette vision se justifie par la baisse régulière de la demande au 2e trimestre de chaque année, période qui coïncide avec la fin de l'hiver. Il y a une dizaine de jours, le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, avait déclaré à Alger : « Je pense que la demande, durant le deuxième trimestre, va être plus faible que celle du premier trimestre et je pense que l'organisation va analyser la situation et le fait que les prix risquent de chuter rapidement durant cette 2e période, donc elle va prendre sûrement des mesures pour stabiliser le marché. » Et d'ajouter : « Nous voulons que le marché se stabilise parce que c'est la fonction de l'Opep, nous ne voulons pas que les prix descendent à 10 dollars et nous ne voulons pas que les prix augmentent à plus de 50 dollars. » La prudence actuelle de l'Opep s'explique aussi par le fait qu'elle ne veut pas compromettre la croissance économique mondiale et partant la demande. « Nous voulons toujours prendre des mesures pour stabiliser le marché et ne pas compromettre la demande et surtout la croissance économique mondiale », a expliqué le ministre. Le marché a déjà pris en compte vendredi la future décision de maintien des cours. A New York, le prix du baril a été clôturé à 49,25 dollars (New York) et à 46,32 dollars (Londres).