Les rebelles tchadiens, qui ont essuyé la semaine dernière des revers militaires face à l'armée gouvernementale dans l'est du Tchad, disposent encore d'un « potentiel » de matériel et d'hommes, a estimé, hier, un observateur étranger au fait de la situation sur le terrain. « Il reste un potentiel rebelle. C'est arithmétique », a affirmé cet observateur en poste au Tchad sous couvert de l'anonymat, au sujet du bilan de 226 rebelles tués et 212 autres faits prisonniers avancé par les autorités tchadiennes. « Si on compare ces chiffres aux milliers de rebelles annoncés, il en reste. C'est pareil pour les véhicules », a poursuivi cette source. Les autorités tchadiennes font état de la destruction ou la capture d'une centaine de véhicules rebelles, alors que N'Djamena estimait que les opposants armés étaient entrés le 4 mai au Tchad, en provenance du Soudan, avec 300 à 400 pick-up. Les rebelles affirmaient, eux, en disposer du double. Chaque pick-up peut transporter jusqu'à dix ou quinze hommes, ainsi que des armes, des munitions et des fûts d'essence. « Il reste forcément des forces (rebelles) quelque part. Il y a une victoire militaire sur le terrain mais on ne peut pas totalement écarter une nouvelle attaque rebelle. Ce n'est pas impossible qu'ils repassent à l'offensive », a estimé l'observateur. Les rebelles tchadiens avaient lancé leur offensive avec pour objectif affirmé de prendre N'Djamena et renverser le président Idriss Deby Itno. Après de nombreux accrochages pendant la semaine et de violents combats les 5, 6 et 7 mai au sud d'Abéché, grande ville stratégique de l'est du Tchad, le gouvernement a annoncé avoir remporté « une victoire décisive » contre les rebelles. Une source militaire française avait estimé dimanche que l'armée tchadienne avait remporté « une nette victoire ». Les rebelles affirment, quant à eux, que l'offensive n'est pas finie et assurent conserver leur objectif initial : N'Djamena.