La tension est montée d'un cran hier à la cité des frères Lamrani d'El Biar. Les résidants, soupçonnant les autorités locales de vouloir ériger dans l'espace vert de la cité une bibliothèque, ont opposé une « résistance » aux responsables de l'APC venus sur les lieux. Seule réplique de la responsable de l'APC qui s'est fait accompagner d'agents de la police : des instructions lui auraient été données pour localiser le lieu devant recevoir une bibliothèque inscrite dans le cadre du « programme » « d'une bibliothèque dans chaque commune », affirment les habitants. « Il s'agit d'un sondage rien de plus », relèvera l'exécutante sans trop convaincre les résidants visiblement intrigués contre la venue de ces agents. « cette situation est ubuesque, des agents de l'APC qui viennent sans crier gare et se font accompagner d'agents de la police comme pour intimider la population. Laissez l'espace aux jeunes du quartier, c'est le seul qu'ils ont », hurle un occupant de ces logements de fonction. L'espace a été créé avec les logements de fonction de cette cité qui a pris le nom de l'école. Les habitants ne s'expliquent pas cette décision « irraisonnée » de l'APC. « Des bibliothèques, il en existe trois toutes mal gérées et n'accueillant que de rares personnes. Le centre culturel de l'ancienne église n'ouvre réellement que les journées de fête. Utilisons d'abord les infrastructures achevées », relève Amina, Elbiaroise pur laine qui affirme que le projet doit être placé dans les communes qui n'en disposent pas. Le problème du foncier se pose avec acuité à El Biar, des espaces ont disparu sans que l'Etat s'en soucie. « Le petit bois situé près du stade a disparu laissant place à des villas individuelles », insiste Amina. Contacté, le président de l'APC, Abdelaoui Mohamed, n'a pas daigné répondre à nos sollicitations. Seule réponse : « Il n'a pas été question d'installer une infrastructure quelconque, nous avons procédé à des sondages », signale-t-il sans trop expliquer la nature de ces sondages. D'autres communes sont confrontées au problème de la rareté du foncier surtout pour la réalisation de projets de logements ou de locaux du programme présidentiel, dont aucun bilan n'a été fait. Certaines communes ont été contraintes de créer « des cités » pour accueillir leurs habitants dans d'autres communes qui disposent d'assiettes foncières, d'autres ont occupé les rares espaces de leur cité, créant ainsi des clashs avec les résidants. C'est le cas à Saïd Hamdine, Beni Messous, Birkhadem où des locaux devaient être créés à l'intérieur d'espaces urbains, dans l'enceinte des écoles, comme aux Sources. Une loi relative à la gestion, à la protection et au développement des espaces verts, a été pourtant adoptée, mais rien ou presque de ce qu'y est consigné n'est appliqué. Les espaces verts se rétrécissent comme une peau de chagrin par la faute de certains élus ou « gros potentats » qui bénéficient de complicité.