La Chambre nationale de pêche vient de lancer, à travers tous les ports de pêche, une campagne de sensibilisation sur la question de la régulation de l'effort de pêche par la réduction de la pression de cette activité sur la ressource. Commençant d'ouest en est, elle a démarré par Ghazaouet puis Béni-Saf. Cette démarche a été rendue nécessaire parce que le repos biologique, qui consiste en la fermeture de la pêche du mois de mai jusqu'à septembre, à moins de trois miles nautiques ou entre 0 et 50 m de profondeur, n'est pas respecté. Or, il existe une réglementation en la matière qui prévoit des mesures de gestion afin d'assurer la pérennité de la ressource halieutique. Elle vise en particulier à préserver les immatures en imposant une taille minimale marchande en fonction de chaque variété de poisson, l'usage d'un maillage respectueux des filets et l'interdiction de la pêche dans les réserves marines (Gouraya dans la wilaya de Bejaia, Taza à Jijel et l'île Rachgoun). Pourtant, relève-t-on, tout un chacun du monde maritime sait que si toute activité de pêche doit cesser durant la période précitée, aux profondeurs et sur la distance indiquées, c'est qu'il s'agit de la période du frai et du développement du poisson. Contrôle et répression Le pêcher immature, revient à se priver de le capturer quelque temps plus tard alors qu'il aura atteint un poids d'un rapport autrement plus intéressant mais encore on lui aura permis de se reproduire. Il a été expliqué qu'une population ne peut demeurer en équilibre qui si le processus de perte qui correspond à la mortalité naturelle et par pêche est équivalent en moyenne au processus additif de la croissance. Pour d'aucuns, cette initiative de la Chambre de pêche n'aura aucun impact parce qu'elle est de l'ordre du vœu pieux. A cet égard, initiative louable, les armateurs et raïs de Béni-Saf avaient entre eux prêté serment sur le Coran pour s'interdire de recourir à l'explosif de façon à protéger l'habitat de la ressource et la durabilité de cette dernière. Or, certains, aussitôt en mer, ont expliqué à leurs marins pêcheurs que si eux sont tenus par leur serment, rien ne s'oppose à ce qu'un embarqué qui, lui, ne s'est engagé à rien, jette les explosifs par-dessus bord. C'est dire l'impérieuse nécessité du contrôle et de la répression par la mise en œuvre de la réglementation et l'institution de cette police de pêche dont le ministre en charge du secteur a souvent évoqué la création. « S'il faut compter sur le civisme, on peut cultiver le respect de la réglementation alors qu'aucun contrôle n'est effectué ni au port, ni en mer sur la limitation de la taille minimale des mailles des filets ou du poisson débarqué », indique un armateur à l'issue de la rencontre organisée au sein de l'école de pêche et d'aquaculture.