Le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, Smaïl Mimoun, a présenté l'expérience algérienne en matière de gouvernance et de préservation de la durabilité des ressources halieutiques, à l'occasion d'une rencontre internationale qui se déroule en Espagne. M. Mimoun, qui prend part aux travaux du Sommet sur la durabilité de la pêche et à la 5e conférence des ministres de la pêche à Pontevedra (Espagne), a appelé à l'adoption "d'un nouveau cadre d'approche de gouvernance et de gestion des pêcheries mondiales qui accordera une plus large place aux aspects de conservation et de protection de l'environnement, au contrôle efficace des pêches illicites et aux pratiques de pêche responsables fondées sur l'écosystème". Cette gouvernance "ne saurait être effective qu'à travers, à la fois, des approches de gestion multi spécifique" intégrant des considérations relatives à l'écosystèmes mais, également, le renforcement des dispositifs institutionnels, juridiques et techniques internationaux ainsi que le développement de la coopération internationale en la matière”, a noté le ministre dans son intervention lors de la conférence ministérielle. M. Mimoun a, en outre, souligné l'intérêt "de plus en plus manifeste accordé à la durabilité des ressources halieutiques mondiales", a indiqué dans un communiqué le ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques. Cet intérêt, a poursuivi le ministre, "atteste de la réelle volonté des différentes parties prenantes d'adhérer aux principes de la préservation et de conservation" édictés par les différentes mesures internationales issues de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer de 1982, a précisé le communiqué. Il a, d'autre part, signalé que l'impact des pêches illicites sur la sécurité alimentaire mondiale "constitue aujourd'hui de nouvelles menaces" qui accroîtront la pression sur la productivité des ressources halieutiques mondiales et affecteront une grande partie des écosystèmes productifs, des pêcheries mondiales et des communautés de pêcheurs qui y vivent. Evoquant les efforts de l'Algérie en matière de préservation et de gestion durable des ressources halieutiques, M. Mimoun a mis en évidence les différentes réalisations dans ce domaine, notamment le lancement d'un vaste programme de construction de halles à marées au niveau de sites dépourvus pour un meilleur suivi et contrôle de l'information statistique. Ce système sera renforcé par la mise en place d'un observatoire socio-économique et statistique des pêches, a-t-on expliqué. Parallèlement, un système de surveillance des navires de pêche par satellite (VMS) est en cours de réalisation, ce qui permettra, selon la même source, une gestion rationnelle des pêcheries nationales. Quant à l'exploitation durable des ressources, l'administration des pêches sera renforcée par un plan d'aménagement et de gestion des pêcheries nationales, alors que le staff scientifique bénéficiera dans les prochains mois d'un bateau de recherche. Notons que les participants au 1er Sommet mondial sur la durabilité de la pêche ont appelé à la prise de mesures supplémentaire pour garantir cette durabilité. Les participants ont relevé que ces mesures supplémentaires doivent porter sur l'élimination de la surcapacité et la réduction de l'effort de pêche afin qu'il soit en adéquation avec les ressources disponibles, et faire en sorte que la gestion des pêcheries basée sur le respect de l'écosystème doit être la principale pratique en tant que critère dans la gestion des pêcheries au niveau local et régional. Dans ce sens, ils ont insisté sur une vision basée sur l'écosystème utilisant des données scientifiques précises, facilitant la durabilité à long terme et qui tienne en compte l'impact de la pêche sur d'autres espèces, habitats et sur l'écosystème. Les participants ont demandé également l'application des normes internationales pour la gestion des pêcheries des eaux profondes en haute mer, en incluant la protection des écosystèmes marins vulnérables et la préservation de la biodiversité marine. Cette rencontre internationale, ouverte par la ministre espagnole de l'Environnement, du Milieu rural et marin, Elena Espinosa, a été marquée par la participation d'experts scientifiques, de représentants du secteur maritime et de la pêche mondiaux, des ONG, de l'UE et de la FAO. Les différents intervenants ont insisté sur la nécessité de placer la durabilité des ressources halieutiques et l'amélioration des processus de gestion des activités de la pêche parmi les premières préoccupations de la communauté internationale à même d'assurer la pérennité des pêcheries exploitées. Mme Elena Espinosa a émis le vœu également que ce Sommet "ne soit pas le dernier" et que les prochaines éditions permettront de développer ces conclusions et les adapter aux besoins de chaque pays. La 5e conférence des ministres des pêches coïncide avec la 6e édition de l'Exposition mondiale de la Pêche, la world fishing exhibition (WFE), organisée du 16 au 19 septembre en Galicie. Ce Salon mondial de l'industrie de la pêche, sera l'occasion de découvrir les nouvelles avancées technologiques et proposer des réponses aux grands défis du secteur pour le XXIe siècle, selon ses organisateurs. Il réunira les professionnels de l'Industrie de la pêche internationale, avec plus de 500 exposants venus de 60 pays. D.T.