Les couleurs ont chantonné pour un nombreux public enchanté…Cela fait onze années consécutives qu'a lieu le Salon national des arts plastiques de Guelma. Cette manifestation culturelle est devenue une tradition, grâce à la persévérance des membres de l'association des arts plastiques Bassamet (empreintes), de la ville de Guelma. Pour cette 11e édition, 51 artistes plasticiens, dont 14 étudiants d'écoles des beaux-arts, ont présenté des œuvres riches en couleurs : ombres et lumières à la salle des fêtes de l'hôtel ; néanmoins les genres et les influences ont été hétéroclites dans leur disposition. En effet, miniatures, paysages, natures mortes, portraits, calligraphies s'entremêlaient dans des mouvements expressionnistes, impressionnistes, figuratifs et abstraits, en utilisant des techniques et matériaux variés (aquarelle, acrylique, vinyle, huile, gouache, etc). Lors de notre visite, nous avons reconnu un habitué, car présent depuis la 2e édition du Salon, il s'agit du miniaturiste Khilili Ahmed de Skikda. Il présente, à chaque fois, de nouveaux travaux aussi fins que beaux. Quelques mètres plus loin, le plasticien Chaâlane de Souk Ahras expose trois toiles dans un hymne à la négritude dans des tons à prédominance verte, près de lui la plasticienne Kaci Zahia d'Alger avec deux toiles, dont une silhouette de femme bien chargée, qui donne l'impression que le travail a été fait avec un couteau. «Mais non, j'aime la matière. Je charge mon pinceau !», se défend-elle. Hassen Boussaha, plasticien d'Annaba, quant à lui, présente des «meniatures» qui n'ont rien à voir avec la miniature ; il explique cette approche par une vision supplémentaire, les arts arabo-islamiques n'étant pas des arts figuratifs. De l'autre côté de la salle, Bettina Heinen-Ayach, l'aquarelliste guelmie indétrônable, égale à elle-même, nous submerge de couleurs à travers un portrait, celui de notre collègue Abdelwahab Boumaza et deux paysages de la Mahouna. A proximité, le peintre plasticien Khaled Khodja, de Guelma, commente son travail à un groupe de jeunes. Dans un coin, Chaâbni Brahim, venu de l'Algérois fait dans le surréalisme et le réalisme et, à la limite, les toiles frisent la perfection d'une photographie. Au cours de ces journées, plusieurs communications ayant trait à l'art ont été données. Nous retiendrons celle du peintre plasticien Houcine Himeur, intitulée Orchestre lumière et Couleur chez l'artiste Bettina ; dans ce contexte, il dira : «Le but de cette communication est avant tout de rendre hommage à Bettina Heinen-Ayach pour son algériannité et son attachement à Guelma. A travers les aquarelles de Bettina, nous redécouvrons notre région, le rouge des coquelicots, le vert et le jaune des prairies…» En marge de cette manifestation, c'est dans le décor somptueux du théâtre antique de la ville de Guelma que 14 jeunes étudiants des écoles des beaux-arts de Constantine, Batna, Tizi Ouzou et Annaba ont planté leur chevalet pour concourir en dessin libre, pendant que des enfants sur la terrasse de l'hôtel réalisaient des peintures à l'eau. Notons enfin, que c'est sous l'égide de la direction de la culture de la wilaya, qu'a été organisé ce 11e Salon des arts plastiques.