Ils ont entre 6 et 12 ans et un seul désir : devenir de grands footballeurs. Ardents fans de l'indémodable Zinedine Zidane, Rafik, Mustapha et leurs camarades partagent la même passion : le ballon. Au sein de l'école de football de l'Entente sportive d'Azeffoun (ESA), fraîchement créée, où ils évoluent en parfaite symbiose, nos jeunots s'astreignent à une discipline digne des grandes équipes. Sérieux, travail, concentration. La séance d'entraînement, par catégorie, commence par un footing suivi de quelques exercices balle au pied et un match « à blanc ». L'école n'a qu'un mois d'existence. Tenue réglementaire, gilets bariolés aux couleurs du club, mouvements cadencés, de véritables graines de stars à l'œuvre. Naït Kaci Ahcène, le président de la section football est heureux d'avoir réalisé un rêve vieux de plusieurs années : monter une école de football. « C'est un projet qui nous tient à cœur. C'est le meilleur investissement de l'année. Ce genre d'initiatives sont très bénéfiques pour la Kabylie, le football et la pratique sportive en général. M. Haddad le responsable du groupe ETRHB a mis tous les moyens nécessaires pour l'encadrement de ces poussins », dit-il. Notre interlocuteur déplore cependant l'état délabré du terrain en tuf, parsemé de bosses, pouvant engendrer des blessures en cas de chute. Les 203 athlètes de l'école de football d'Azeffoun sont encadrés par trois entraîneurs bénévoles. C'est Mendjour Ahmed, conseiller en sport, diplômé de l'ISTS de Dely Ibrahim et ancien entraîneur du Mouloudia d'El Bayadh (Division II) qui supervise le « coaching » du groupe. « On s'entraîne par catégorie d'âge, trois fois par semaine. Nous voulons donner la chance aux jeunes pour bâtir une équipe d'avenir et renforcer en même temps l'ESA qui peine à créer une section minime faute de joueurs. Plusieurs d'entre-eux ont déjà de formidables prédispositions. Il y a une pâte à travailler », explique M. Mendjour. Il ajoutera : « Nous comptons nous engager dans la compétition dès l'année prochaine. Nous avons tous les moyens pédagogiques nécessaires pour travailler dans de bonnes conditions. Chaque athlète a son propre ballon. Nous remercions vivement Ali Haddad d'avoir pris en charge les besoins de l'école. Cela motive énormément le travail et l'apprentissage. A long terme, nous ambitionnons de créer une école dans chaque daïra et ce en collaboration avec les autorités locales. Les talents existent dans nos villages. Il suffit de les encadrer pour en faire des champions. » Notre interlocuteur relève toutefois des contraintes qui entravent l'élan des éducateurs qui veulent se lancer dans la formation des jeunes catégories : « Tout le monde parle des écoles de football, mais il n' y a pas jusqu'à présent de statut pour les écoles et les académies sportives. » De son côté, le secrétaire général de la section football de l'ESA, Djabali Abdellah insiste sur l'impérieuse nécessité de former le footballeur de demain comme il est d'usage dans d'autres pays. « Aujourd'hui, force est de constater qu'il n'y a pas de relève. Des clubs continuent de recruter extra-muros. Il est grand temps de penser à la formation. Il y a des compétences qui ne demandent que le minimum de moyens pour éclore. Mais j'insiste encore une fois, ce n'est pas avec un stade pareil qu'évolueront les footballeurs de demain ».