Deux personnes, des touareg nigériens, étaient derrière ce piratage, selon nos sources qui nous ont cité Seydou Kaocen Maïga et Cheikhna Hamati. Il s'agit, nous précise-t-on encore, de deux membres de la Cellule politique MNJ Europe «qui ont été détournés et achetés par le gouvernement nigérien pour nous faire barrage et nous dépouiller de notre seule voie d'information pour notre mouvement», précise de son côté Atouwa Egour, secrétaire exécutif de la cellule Europe du MNJ. Depuis Paris, Ahmed Akoli, le secrétaire politique de la cellule, nous informait de la tenue, vendredi dernier, d'une réunion extraordinaire pour tenter de débloquer le blog du MNJ, que les deux «taupes», qui ont alors annoncé dans le blog «une prétendue démission collective de la cellule MNJ Europe, nous précise Ahmed Akoli, ont par la suite coincé le blog qui ne nous était plus possible d'ouvrir par une autre clé». «Les deux touareg, que le gouvernement nigérien a utilisés pour infiltrer le MNJ avaient déjà présenté leur démission avant le piratage du blog et nous avons pris acte de leur démission lors de notre réunion extraordinaire», nous apprend le secrétaire politique de la cellule MNJ Europe. Le blog du MNJ a été finalement rétabli vendredi dernier dans la matinée, et le mouvement en rébellion contre le pouvoir de Mamadou Tanja a repris ses informations sur sa tribune d'expression. Cette tentative de «déstabilisation» du MNJ, qui a lancé depuis février 2007 la deuxième rébellion dans le Niger indépendant, ne s'est pas arrêté avec le piratage du site du mouvement, puisque samedi dernier les deux transfuges à l'origine du piratage du blog du MNJ, Seydou Kaocen Maïga et Chekhna Hamati, annoncent, avec Rhissa Ag Boulla et Mohamed Kriska, la création d'une nouvelle organisation rebelle, parallèle au MNJ : le Front des Forces pour le redressement (FFR). Même si la nouvelle est tombée comme un couperet pour les cadres du MNJ, ceux-ci disent qu'ils s'attendaient à une pareille «manœuvre, élaborée en complicité avec le gouvernement nigérien pour tenter de porter un coup à notre rébellion. Mais celle-ci demeurera solide, puisqu'elle rassemble pour la première fois les Nigériens de toutes les ethnies et de toutes les régions du pays», nous dit Boutali Ag Tchiweren. «La première rébellion des années 1990 nous a déjà enseignés que les scissions survenues alors au sein du mouvement du Front de libération de l'air et de l'azawagh (FLAA) étaient une manœuvre du régime et de certains intellectuels touaregs nigériens qui ne défendent que leurs intérêts personnels», renchérit Atouwa Egour. «Cette tentative de déstabilisation n'est pas nouvelle pour nous, mais notre crainte est que ce FFR, qui n'est pas encore présent sur le terrain, s'en prenne aux civils alors que notre action au MNJ est strictement dirigée contre l'armée nigérienne qui n'est pas une armée républicaine puisqu'elle-même a toujours terrorisé les civils», poursuit Boutali Ag Tchiweren.