Un autre partenaire, spécialisé dans les pâtes et autres produits sans gluten a, quant à lui, été sollicité pour apporter son savoir-faire dans ce type de produits. Ainsi, plus de 500 000 cœliaques astreints au régime sans gluten n'auront plus à recourir aux coûteux produits d'importation ou autres fabriqués localement et à la qualité souvent non appréciée par les malades. Si ce créneau des pâtes sans gluten a fait l'objet d'une attention particulière des industriels, c'est parce que celles-ci sont considérées comme produits de bataille, fortement sollicitées par le consommateur algérien, dont les cœliaques. A ce sujet, A. Fridjat, initiateur du projet et co-gérant de la Sarl Mahbouba, dira : «Nous avons estimé utile d'offrir à cette catégorie de malades un produit de substitution de qualité qui préserve le goût habituel des pâtes traditionnelles, mais qui est dépourvues du danger que celles-ci constituent pour les cœliaques». Ces derniers souffrent, explique notre interlocuteur, du syndrome de mal absorption intestinale liée à l'intolérance au gluten affectant surtout la portion proximale de l'intestin grêle. La maladie régresse sous le régime sans gluten et réapparaît dès la réintroduction de celui-ci. En sa qualité de pharmacien de formation et premier importateur exclusif des produits sans gluten, M. Fridjat précisera : «Le principe de ce régime repose sur la suppression totale et définitive des aliments à base de blé, seigle et orge. Il concerne entre autres le blé, la farine, le pain de toutes sortes, biscuits salés et sucrés, pâtes, semoule, pâtisseries et certaines crèmes glacées. Il concerne également quelques produits médicamenteux.» Ceux-ci, reconnaît-il, sont certes cédés à des prix élevés, mais l'absence de risques y est incontestable. «Le régime sans gluten est financièrement et psychologiquement handicapant, car son application est très difficile de par la présence de gluten dans de nombreux aliments ou produits alimentaires ; les produits que nous importons à hauteur d'une moyenne de plus de 20 t/an sont exempts de tous les risques», a-t-il assuré. Pour se prémunir du danger, il appelle les malades adultes et les parents d'enfants malades à apprendre à repérer la présence de gluten à travers la lecture approfondie des étiquetages. Il les exhorte également à penser à créer des associations, car, une fois mises en places, ces dernières pourront peser de leur poids à l'effet d'engager une réflexion autour de la prise en charge de cette maladie par la sécurité sociale, à l'instar des autres maladies chroniques. Interrogé sur le nombre de malades cœliaques en Algérie, notre interlocuteur précisera que c'est vers la fin des années 1970 que cette pathologie a été révélée. Bien qu'elle soit de plus en plus fréquente, elle est largement sous-diagnostiquée, puisque des milliers de malades ne sont toujours pas identifiés. Sa prévalence serait actuellement estimée à 1/500 naissances soit la moyenne établie en Afrique du Nord. Au plan épidémiologique, il considère que l'incidence de la maladie cœliaque varie en fonction de l'origine ethnique ou géographique. Pour ce qui est de son mécanisme, M. Fridjat fera savoir que «le mécanisme précis de la toxicité de la gliadine n'est pas complètement élucidé. De récents travaux de recherches penchent pour une origine immunologique de la maladie cœliaque avec des facteurs de susceptibilité génétique (liés au système HLA) et des facteurs environnementaux». En tant qu'intervenant direct sur le marché des produits sans gluten en Algérie, scientifique et proche parent de malades cœliaques, cet industriel indique que la maladie se répand de plus en plus, et ce, depuis une dizaine d'années. C'est pourquoi, il préconise la création et la multiplication d'associations des personnes intolérantes au gluten. En outre, ajoutera-t-il : «Ces associations peuvent aider à œuvrer dans la mesure où elles lanceraient des études plus poussées et approfondies de la maladie dans notre pays. Le but serait de mieux connaître sa fréquence exacte, comprendre ses mécanismes fondamentaux et sa génétique, pour améliorer son diagnostic, son dépistage, et enfin sa prise en charge».