La Société algérienne de neurochirurgie (SANC) organise, depuis vendredi, le 59e Congrès de la Société de neurochirurgie de langue française (SNCLF). Pourquoi le choix de l'Algérie, et quelles sont les nouveautés ? La Société de neurochirurgie de langue française rassemble les neurochirurgiens d'expression française à travers le monde et dont une grande partie est même originaire de pays non francophones (pays d'Amérique latine, USA, Brésil, Portugal, Allemagne…). En somme, l'objectif essentiel est le développement et le progrès, par nos rencontres et nos échanges d'expériences, de la pratique neurochirurgicale, qui, en somme, représente pour nous tous le « langage » universel, mais en plus nos rencontres permettent le maintien du niveau de qualification et le renforcement de nos liens. La SNCLF organise chaque année un congrès, les années paires en France, qui est depuis ces dernières années jumelé avec la Société française de neurochirurgie, et les impairs dans un pays « francophone ». Quelques villes ayant abrité le congrès : Turin (1987) ; Montréal (1999) ; Beyrouth (2001) ; Belo-Horizonte (Brésil 2005) ; Tozeur (Tunisie 2003). Alger a présenté sa candidature, qui a été retenue après un vote des membres de la SNCLF, lors de la réunion annuelle de Paris en novembre 2006. Ce choix n'est pas fortuit, il s'inscrit dans la place qu'occupe notre société dans l'espace maghrébin, méditerranéen arabe et africain, par les progrès accomplis et la présence en nombre et en qualité des travaux présentés par les neurochirurgiens algériens. La neurochirurgie est une spécialité qui bénéficie peut-être le plus des progrès et des avancées technologiques de ces dernières années, et ce type de rencontre verra durant nos travaux et nos discussions ce qui se pratique dans notre domaine à travers le monde. De nombreux participants étrangers prennent part à cette importante rencontre scientifique. Quelles sont vos attentes ? Effectivement, des praticiens de renom seront présents à Alger pour présenter leurs travaux. Les discussions et les débats qui suivront vont certainement permettre à nos jeunes d'en tirer un grand bénéfice, d'autant plus que beaucoup d'entre eux y assisteront pour la première fois (à défaut de pouvoir se rendre à l'étranger) à une rencontre scientifique de cette importance. La participation de neurochirurgiens, mais aussi radiologie interventionnelle, de radiothérapie (et de radiochirurgie) d'endocrinologie, neurologie, ophtalmologie, pédiatrie atteste de la richesse du programme scientifique et de son aspect pluridisciplinaire. Des consensus et des mises au point y seront rédigés pour servir de base de travail et d'initiation à la recherche. La neurochirurgie algérienne (1 neurochirurgien pour 12 000 habitants) se porte très bien, et la confiance qui nous est faite pour l'organisation de ce congrès en est la preuve. C'est certes une spécialité dure, difficile, astreignante, mais… passionnante, qui a été la moins pourvoyeuse de transferts. La pathologie vasculaire, dont de gros progrès ont été accomplis dans les traitements endovasculaires (embolisation) à travers le monde, constitue, hélas, chez nous, une défaillance à laquelle il faudrait pallier rapidement. Par ailleurs, même si nous disposons de gros équipements médicaux (microscopes, neuronavigation, endoscopie, radiochirurgie et stéréotaxie…), certains problèmes structurels, organisationnels et socioprofessionnels doivent trouver des solutions auprès des pouvoirs publics, afin d'éviter « l'épuisement » du chirurgien, qui alors se concentrera pleinement à son domaine, la chirurgie, l'enseignement et la recherche. Les débats portent sur des thèmes d'actualité, notamment sur la chirurgie fonctionnelle des nerfs et de l'angle ponto-cérébelleux, les tumeurs de la base du crâne, les pathologies vasculaires. Où en est le neurochirurgien algérien dans la prise en charge de cette panoplie d'affections ? En effet, des communications seront présentées sur les diverses thérapeutiques dont les douleurs trigéminales, les hémispasmes faciaux qui peuvent à présent bénéficier de traitements chirurgicaux qui se font en Algérie, et éviter ainsi non seulement aux patients la douleur, mais aussi des traitements longs et coûteux (et indisponibles !). Des perspectives thérapeutiques dans les acouphènes et les vertiges seront également présentées au cours de la présentation du rapport annuel de la société. La neuroendoscopie semble être bien maîtrisée dans certains services de neurochirurgie. Est-il possible de généraliser cette technique dans d'autres établissements ? Effectivement. Comme de par le monde, certains services se spécialisent particulièrement dans un domaine spécifique, qui, le plus souvent, devient le service référent. Cette expérience, bénéfique pour tous, fait alors bénéficier tous les autres services, comme cela a été le cas chez nous où nous avons, même au-delà, initié sous l'égide de la société, en mars 2008, un cours africain sur l'endoscopie en neurochirurgie. Je vous informe qu'en 2008, notre société a également été retenue pour organiser en décembre 2010, le VIIIe Congrès PANARAB à Alger.