La rapidité mais surtout la qualité des premiers soins prodigués aux blessés des accidents de la route permettent inéluctablement de sauver des vies. Mais les insuffisances constatées dans ce domaine font qu'une majorité de victimes des suites de traumatismes crâniens décèdent car ils ne sont pas immédiatement pris en charge sur les lieux même de l'accident. Cette situation a vivement interpellé les intervenants au 59e congrès de la Société de neurochirurgie de langue française (SNCLF) qui se tient à l'hôtel Sheraton. Selon le président de cette société, le professeur en neurochirurgie Sidi Saïd, «80% des victimes des accidents de la circulation meurent à cause de traumatismes crâniens». D'où l'importance de miser sur la prévention et la sensibilisation pour lutter contre le génocide routier qui endeuille des centaines de familles. Le professeur Sidi Saïd a déploré l'insuffisance des structures adaptées pour la prise en charge des malades souffrant de pathologies relevant de la neurochirurgie comme les tumeurs cérébrales et les traumatismes crâniens. «Les structures neurochirurgicales, notamment l'hôpital Zmirli et celui de Bab El Oued, n'ont pas connu de changement depuis 1987», a-t-il relevé. Evoquant l'insuffisance du nombre de lits, il fera part de longues listes d'attente de malades qui attendent d'être opérés : «Je citerai, par exemple, les patients souffrant de tumeurs cérébrales qui prennent leur mal en patience, car ils attendent leur tour pour des interventions, ce qui n'est pas normal.» «L'absence de services de neurochirurgie pour enfants se fait cruellement ressentir», a regretté le professeur, mettant en exergue des dysfonctionnements d'ordre structurel et organisationnel qui se répercutent lourdement sur la bonne prise en charge des malades. Il y a lieu de noter que l'Algérie compte quelque 220 neurochirurgiens qualifiés, soit un spécialiste pour 120 000 habitants, ce qui est en deçà des normes de l'OMS (1 pour 40 à 50 000). Cette rencontre a vu la participation d'un grand nombre de spécialistes issus d'Europe, d'Afrique et d'Amérique. Le rapport annuel de la société, qui sera présenté à Alger par les professeurs M. Sindou et Y. Keravel, traitera de la chirurgie fonctionnelle des nerfs de l'angle ponto cérébelleux et de la place de la neurochirurgie fonctionnelle dans les syndromes d'hyperactivité des nerfs crâniens. Par ailleurs, la fondation américaine «Think First» ou «Pense d'abord» prévoit la projection d'un film documentaire sur la prévention des traumatismes crâniens avec des illustrations interactives dans quelques établissements scolaires en direction des élèves du primaire. A. B.