Les dernières statistiques économiques rappellent à ceux qui tentaient de l'oublier ces dernières semaines que la crise économique est d'une rare violence. Au cours du premier trimestre 2009, le PIB de la zone euro et celui de l'Union européenne des 27 ont ainsi baissé de 2,5% par rapport au trimestre précédent, selon les estimations publiées par Eurostat. En France, le produit intérieur brut (PIB) s'est contracté de 1,2% sur cette période par rapport aux trois mois précédents après une baisse de 1,5% au quatrième trimestre, selon les résultats provisoires des comptes nationaux publiés par l'Insee. Devant ces nouveaux chiffres, le gouvernement a revu en baisse ses prévisions de croissance de l'économie française. "Au vu de ces évolutions, Christine Lagarde estime, comme le Premier ministre, que la croissance du PIB en France devrait s'établir autour de -3,0 % en moyenne annuelle pour l'année 2009", souligne le communiqué diffusé ce matin par Bercy. Cette nouvelle prévision obligera Bercy à fixer de nouvelles prévisions de déficit public. Jusqu'à présent, il anticipe un déficit public 2009 à 5,6% du PIB. Mais l'OCDE attend 6,6% cette année, et 8,3% en 2010. Bien que mauvais ces chiffres sont toutefois moins calamiteux que ceux publiés par nos voisins européens. Le PIB de l'Allemagne vient ainsi de réaliser un nouveau record… de baisse. Il s'est contracté de 3,8% au premier trimestre 2009. Du jamais vu depuis la réunification de 1990 ! En Espagne, le PIB a reculé de 1,8% au premier trimestre. Une relative résistance mise en avant par Christine Lagarde dans son communiqué : "Les évolutions du Produit intérieur brut chez nos principaux voisins (-1,9 % au Royaume-Uni, -1,8 % en Espagne, -1,5 % aux Etats-Unis) montrent que notre pays résiste mieux que ses principaux partenaires dans un contexte qui reste très défavorable". Pas sur toutefois que cela suffise à rassurer les Français alors que les chiffres de l'emploi sont mauvais. Au cours du premier trimestre 2009, 138 100 emplois ont ainsi été détruits dans les secteurs principalement marchands en France métropolitaine souligne ce matin l'Insee. Soit quasiment autant que sur l'ensemble de l'année 2008 (115 000).