Dit «Chemin des aqueducs», son tracé remonte à la période ottomane. Il suivait l'itinéraire des conduites hydrauliques construites vers 1550 sous Hussein Pacha et qui atteignaient près de 4 kilomètres. Elles acheminaient des eaux qui provenaient d'une source sur l'emplacement actuel du Palais du peuple jusqu'à Bab Ejdid. La présence de ces eaux et de la source d'Aïn Zeboudja seraient à l'origine de sa dénomination. Plusieurs thèses retiennent une toponymie berbère «thala thamellalt» ou source blanche,, «thala oumeli» ou source pentue du fait de la déclivité du terrain. Son apparence anglaise ( le Y de Telemly) viendrait de la présence d'une communauté anglaise, attestée par l'édification de l'église anglicane en haut du palais du peuple, la présence à la fin du XIXe siècle de plusieurs pensions anglaises sur le haut du boulevard Mohamed V (ex-Saint-Saëns) et il aurait porté le nom de «Chemin des Anglais». Avant la fin de la deuxième guerre mondiale, il était resté un chemin ombragé, peu construit, propice aux promenades. On y trouve plusieurs monuments et édifices typiques de l'architecture d'Alger. Le style néo-mauresque est représenté, entre autres, par plusieurs villas et immeubles mais surtout par l'ancienne église Sainte Marcienne devenue mosquée ainsi que l'ancien musée des Antiquités. Mais, c'est surtout par l'architecture moderne qu'il se distingue et figure dans de nombreux ouvrages d'architecture. Il est devenu dans les années 1950 un lieu d'expression des architectes d'avant-garde. Il comprend ainsi l'Aéro-habitat (chantier de 1952 à 1955), œuvre de Miquel, Bourlier et Ferrer-Laloë, disciples de Le Corbusier, père de l'architecture moderne. Intégrant une circulation routière qui le traverse (prolongement du Bd. Mohamed V) ainsi qu'une galerie marchande, il a été conçu selon le modèle de la cité Radieuse de Marseille. Plus loin, se trouve le fameux immeuble-pont Burdeau qui, lui aussi, a été construit selon les principes de Le Corbusier et qui passe pour le premier du genre au monde. De même, l'immeuble imposant de vingt étages anciennement appelé Foyer universitaire, conçu en 1953 par l'architecte François Bienvenu avec les frères Perret (constructeurs du Palais du Gouvernement), qui respecte le principe énoncé par Le Corbusier pour Alger, de construction sur pilotis pour laisser le regard des passants embrasser la vue de la baie et de la ville. On y trouve aussi l'important immeuble Algéria de l'architecte Léon Preuilh qui date de 1935 et qui a été construit sur l'emplacement d'un ancien hôtel de luxe. A noter, aussi, le siège de l'Office du bac, pièce connue de l'architecture moderne qui a été défiguré par des décorations néo-mauresques depuis une année ! Enfin, la bibliothèque conçue par l'Algérien Larbi Marhoum dans la boucle de la Robertseau (2007) et qui s'inspire dans ses façades d'une œuvre du peintre Mondrian. Le Telemly a été baptisé à l'indépendance «boulevard Salah Bouakouir» avant d'être renommé boulevard Krim Belkacem.