Le secteur du logement connaît d'énormes difficultés à Laâzib (Naciria), une commune sise à une quarantaine de km à l'est de Boumerdès. Dans cette localité, qui compte plus de 22 000 habitants, il n'y a aucun projet en cours de réalisation malgré la forte demande enregistrée par les services concernés ces dernières années. Le projet des 200 logements sociaux et locatifs inscrit dans le cadre du programme de 2003 n'est toujours pas entamé. Le choix de terrain a été effectué il y a plus de deux ans mais aucune entreprise n'a été retenue pour sa réalisation. « Nous avons lancé deux avis d'appel d'offres mais aucune entreprise n'est intéressée par l'offre », nous dira un responsable de l'OPGI. Se voulant rassurant, notre interlocuteur précise que les services compétents « porteront des modifications au cahier des charges afin de permettre aux petites et moyennes entreprises de la région de « prendre le projet ». À celui-ci s'ajoute le projet des 150 logements inscrit dans le cadre de la résorption de l'habitat précaire, il y a plus d'une année, mais qui n'est toujours pas entamé. Ces projets ne sont pas les seuls à connaître des blocages. Le projet des 76 logements CNEP-APC, lancé en 1988, peine toujours à arriver à son terme. Le chantier est à la traîne depuis plus de dix ans avec un taux d'avancement qui avoisine les 40%. En mois d'août 2007, une vingtaine de logements ont été squattés par des familles de la région avant qu'ils ne soient libérés deux jours après, suite à l'intervention musclée des forces de l'ordre. Lors de sa visite dans la commune en juin dernier, le wali de Boumerdès a exhorté les responsables concernés à « lever toutes les contraintes afin de relancer le projet ». Mais les paroles n'ont pas été suivies d'effets. À celui-ci, l'ont peut ajouter les retards enregistrés dans le projet des 70 logements LSP (EPLF) dont les travaux sont en cours. Débuté en 2002, ce dernier n'a pas été épargné par les blocages. Il a été relancé en juin 2008 mais les travaux avancent toujours à un rythme très lent. S'agissant des logements achevés, il est à noter que les 20 logements sociaux et locatifs jouxtant le siège de daïra demeurent toujours à l'abandon. Réceptionnés depuis plus de quatre ans, ils sont devenus à présent de vrais refuges pour les pigeons au lieu de servir d'abris pour les familles qui vivotent dans la précarité. Il est à rappeler en outre que l'opération de relogement des sinistrés n'est pas encore clôturée. Certaines familles ont même refusé les logements qui leur sont attribués sous prétexte que ceux-ci « ne sont pas suffisamment spacieux ». Les 18 familles sinistrées, suite à l'attentat qui a ciblé le commissariat de la ville le 2 janvier 2008, n'ont pas encore rejoint leurs habitations. Relogées « provisoirement », insistaient les autorités wilayales, dans des logements destinés initialement aux sinistrés du séisme, ces dernières n'ont pas encore regagné leurs domiciles. « L'Etat a mis beaucoup de retard pour nous octroyer l'aide pour la réhabilitation de nos maisons », dit un sinistré de l'attentat en précisant que même s'il regagne sa maison, il ne libérera pas le logement qu'il occupe.