A l'instar d'autres communes de l'est de la wilaya, Sidi Daoud accuse un retard criant en matière de développement. Sise à une quarantaine de kilomètres du chef-lieu de wilaya de Boumerdès, cette localité ne semble pas près de la sortie du tunnel. Le spectre du sous-développement la pourchasse depuis son érection au rang de commune en 1984. Elle est dépourvue d'une zone d'activités à même de l'aider à réduire le problème du chômage qui va crescendo. Sa population, estimée à 16 315 âmes, ne tire profit que des richesses et des avantages offerts par Dame nature. « Hormis les terres agricoles que nous exploitons pour subvenir aux besoins de la famille, nous ne pouvons compter sur aucune autre ressource. Ni usine, ni marché de gros, ni marché hebdomadaire. L'Etat nous a abandonnés », se désole un vieux paysan de la localité. Et à son compagnon d'ajouter : « Avant les champs de raisin que vous voyez faisaient travailler et vivre plusieurs milliers de personnes. Mais aujourd'hui, ils suffisent à peine à nourrir leurs propriétaires et ce sont notre seul moyen de subsistance. » « Notre commune connaît un semblant de vie commerciale et ne s'anime qu'en été lors de la période des vendanges. Le reste de l'année c'est la morosité et la désolation totale », fera-t-il savoir. En plus des problèmes que vit le secteur de l'agriculture qui reste l'épine dorsale de l'économie locale, la population fait face aux difficultés relatives au logement et à l'éducation, pour ne citer que ceux-ci qui font face à d'énormes difficultés. Pour ce qui est du volet éducatif, notre interlocuteur indique que « sur les onze écoles primaires que compte la commune, seules quatre sont dotées de cantines ». Et devant l'absence de chauffage dans la plupart des établissements, la scolarité ne peut être que difficile notamment pour les enfants des zones rurales à l'image de ceux des villages Ouled Abdellah, Haouch Mahmoud et El Arbi Aghbech. Ce qui complique la scolarité des enfants c'est la dégradation des établissements construits en préfabriqué. Dans ce cadre l'on peut citer l'école primaire de la cité 5 Juillet, l'annexe de l'école primaire des 70 Logts ainsi que le lycée. Les eaux de pluies pénètrent à l'intérieur des classes. Et en plus de leur vétusté, l'amiante que contiennent ces établissements ne peut être sans risques sur la vie des élèves qui y étudient. Commentant cette situation, les parents d'élèves apostrophés résument cela par « le peu d'égards accordés aux enfants de cette commune ». Par ailleurs, malgré l'existence de deux CEM, les collégiens se disent durement pénalisés par le manque de places pédagogiques au niveau de leurs établissements notamment au CEM Toumi Mohamed du chef-lieu où on dénombre plus de 850 élèves pour 18 classes. « Nous avons plus de trois classes roulantes », se plaignent-ils en soulevant le manque de chaises, de tables, de cantine, d'une salle de musique, d'une bibliothèque, d'un terrain de sport et de chauffage. Ce CEM date de l'époque coloniale et avant de devenir un collège, il fut une école primaire. Néanmoins, ce qui a accentué cette situation est incontestablement le non-lancement du projet de CEM et de lycée accordés pour cette localité en 2006. En matière de logement, les responsables locaux notent que la localité n'est pas bien lotie. Les seuls projets lancés, en l'occurrence celui des 70 logements sociaux et celui des 48 logements Cnep-APC, accusent d'énormes retards. Inscrit depuis 2006, le premier projet n'a été entamé qu'en 2008 et ce à cause des difficultés liées au terrain. Celui des 48 logements a été entamé depuis plus de vingt ans. Mais un responsable local nous dira que « 18 logements des 48 que compte le projet ont été attribués en 1997 tandis que le reste (30 logts) est toujours à la traîne ». A cela l'on peut ajouter le projet des 206 logements du programme de la résorption de l'habitat précaire qui peine à démarrer.