Ce qui va à l'encontre du droit européen qui autorise le relevé de deux empreintes seulement. Les uns y voient une mesure prise dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, d'autres mettent en avant un problème d'éthique. Il faut dire que le nouveau passeport concernera aussi les enfants à partir de six ans. Un principe sécuritaire qui peut paraître dans ce cas abusif. A l'heure où l'Union européenne adopte le pacte de l'immigration, et que M. Sarkozy propose de reconduire gentiment à la frontière les quelques milliers de personnes attendant leur régularisation annoncée, la France s'arme de technologie pour mieux filtrer ses entrées. Le seul hic prouvé par les recherches scientifiques de l'université de Lausanne en Suisse, le nouveaux passeports n'échappent en rien à la fraude, puisqu'un bricoleur averti peut en déjouer les atouts. Et pour cela, il lui suffit de se procurer… de la gélatine. En utilisant cette dernière pour relever une empreinte sur un verre afin de réaliser un contre-moulage, on peut dérouter plus d'un capteur. En outre, la vérification automatique des visages enregistrés sur la fameuse puce n'est pas fiable non plus. En devenant un simple barbu et en se laissant pousser les cheveux, il est possible de perturber le système. A l'époque des caméras tous azimuts et de la télé-réalité, on se retrouve devant le problème du respect de la vie privée et de la déshumanisation des citoyens en numéros ou empreintes. On se demande où s'arrêtera cette inspection de l'individu qui a plusieurs fois montré ses limites. Mais en France, ce passeport high-tech n'a pas fini de faire parler de lui, car plusieurs recours ont été déposés auprès du Conseil d'Etat contre le décret prévoyant son instauration, par un groupe de citoyens. Le débat reste donc ouvert…