Les services de la douane ont découvert, avant-hier au port de Béjaïa, des tonnes de déchets ménagers en plastique compactés et importés dans 17 conteneurs de 40 pieds chacun, avons-nous appris de ces mêmes services. Au niveau de la douane, on se refuse à donner plus de détails sur cette opération, au motif que l'affaire est entre les mains de la justice. Mais selon des indiscrétions, la marchandise a été importée pour le compte d'un importateur algérien, dont la douane n'a pas révélé l'identité. Le député Chafaâ Bouiche n'a pas hésité à le faire sur son compte Facebook en nommant, dans une vidéo, le «groupe Amouri Laroussi, un homme d'affaires de Oued Souf, à la tête de 20 sociétés, dont des briqueteries et une cimenterie». Selon nos sources, l'essentiel de ces conteneurs de gros volume contient une marchandise provenant de l'Europe, évoquant la Turquie comme principale origine de ces déchets. Pour tenter de tromper les douaniers, les documents accompagnant cette opération d'importation présentent une tout autre marchandise faussement constituée sous l'intitulé de «matière première en plastique», avant que les douaniers ne découvrent le chargement suspect. Cette opération d'importation étonne autant qu'elle ne choque. D'aucuns s'interrogent comment a-t-on pu importer des déchets ménagers dans un pays qui croule sous les ordures et où le plastique est récupérable à souhait dans la nature. Au niveau des services douaniers, on croit au scénario d'importation d'une marchandise sans grande valeur pour le seul et unique objectif de transférer des devises.