Les passionnés, les rêveurs et les poètes avaient rendez-vous ce lundi avec l'écrivain algérien Abderrahmane Zakad. Cette grande figure de la littérature, outrageusement marginalisée et presque inconnue aux troupes, a donné une conférence à l'université Mentouri de Constantine sous le thème : « Constantine images et mots ». On découvrira en lui un homme partageant ses espoirs et ses amours, sa vie en somme. Il s'est dit très heureux d'être à Constantine et à son illustre université. Il entreprendra par la suite une virée à travers l'histoire de Cirta et les civilisations qui s'y sont succédé, y imprimant son aspect mythique. Urbaniste de formation, il n'omettra pas de parler de l'architecture de la vieille ville, qui est selon lui d'une richesse incomparable. Il affirmera qu'un tel patrimoine mérite d'être sauvegardé, d'où la nécessité d'écrire sur la ville des Ponts. « Laissez une trace pour dire ce que les murs ne peuvent et ne pourront dire », lancera-t-il aux rares étudiants présents. L'auteur de Trabendo n'a vraiment pas froid aux yeux, il exprime ses pensées comme « ça lui chante », lui qui a poussé la chansonnette dans différents cabarets de l'Hexagone. « Je sais qui est qui, et qui a fait quoi depuis toujours, peut-être que c'est pour cela que je suis ainsi marginalisé et même traité de fou », dit-il, ajoutant au passage que souvent on ne voulait pas de lui dans les milieux non universitaires. L'écrivain fera part, à la fin de la rencontre, de son tout dernier roman « pas encore sur les étagères des librairies », Les amours d'un journaliste. Il y raconte la vie d'un jeune reporteur épris d'une belle avocate, à deux ils mènent une enquête périlleuse dans un pays où il n'y a pas d'essence, tout le pétrole ayant disparu suite à un tremblement de terre. Abderrahmane Zakad, un « fou » qui aura fait rêver l'assistance en lui donnant de bonnes raisons de continuer à espérer.