A l'occasion de la célébration de ses cinquante années d'écriture, la Bibliothèque nationale du Hamma en collaboration avec l'Office des publications universitaires, a rendu un vibrant hommage, jeudi dernier à l'écrivain Kaddour M'hamsadji. Un écrivain qui se considère d'ailleurs comme le “ dernier survivant ” de la génération des pionniers de la littérature algérienne post-indépendance, a l'image des disparus Mouloud Feraoun, Mouloud Mammeri, Moufdi Zakaria, Mohamed Dib, Kateb Yacine, Jean Sénac et autres “ monuments ” de la littérature algérienne. Emu, Kaddour M'hamsadji, a relevé qu'après “ l'indépendance, et après avoir publié mes premières œuvres, j'ai connu tous les anciens, avec lesquels j'ai entretenu une amitié totale ”, a-t-il raconté, devant un parterre d'écrivains et d'admirateurs. “ Où sont tous ceux-là et les autres, Malek Haddad et Mohamed-Cherif El-Aïd ? Je crois bien que je suis le dernier de ma génération”, a-t-il dit avec nostalgie. La pièce théâtrale La Dévoilée, qui fût la première œuvre publiée de M'hamsadji, date de 1959, avec un “ jugement ” (critique) d'Albert Camus, prix Nobel de littérature en 1957. Homme de théâtre mais aussi poète, romancier, essayiste, scénariste pour le cinéma et la télévision, chroniqueur littéraire et amoureux de la culture populaire algéroise, il a touché avec bonheur à tous les genres. Il a ainsi écrit des contes Le Coq du bûcheron (1967), La fillette, le cheval et le colon (1984), des essais sur la jeunesse de l'Emir Abdelkader, la Casbah d'Alger et le jeu de la bouqâla, des nouvelles, Fleurs de Novembre (1969) et divers poèmes. Son dernier roman date de 2000 Le rêve derrière soi. Il est également le premier écrivain algérien à être traduit en chinois, avec le roman Le silence des cendres (1963) sur la Révolution, lequel a été porté à l'écran par Youcef Sahraoui en 1975. “ Cet hommage, auquel d'ailleurs je ne m'y attendais pas, me fait chaud au cœur car tout écrivain, tout artiste, aime à être reconnu et honoré par ses lecteurs ”, a confié M'hamsadji à la presse. Plus généralement, les hommages rendus aux hommes de lettres algériens “ répondent à ceux qui prétendent que l'Algérie est stérile en littérature, en arts et en savoir, thèse anciennement propagée par les colonisateurs pour se donner bonne conscience ”, a-t-il ajouté. Les lectures de Mohamed Sari, Nassera Belloula, Nadia Sebkhi, Lounès Kheir, Abderrahmane Zakad ont éclairé les participants sur l'œuvre éclectique de l'écrivain qui a, cinquante ans durant, pratiqué tous les genres littéraires.