Même les enfants sont concernés, puisque c'est à eux qu'incombe la besogne du remplissage des fûts, jerricans et vieux bidons d'huile usés. Au moment où, à Alger, on procéde au dessalement de l'eau de mer, à un vol d'oiseau, les perturbations d'alimentation en eau potable est bien plus qu'un problème lié à la saison estivale… C'est un un fait qui dure ! Dans le quartier historique Douirette, situé à quelques mètres du siège de la wilaya, l'eau est «recherchée» depuis plus de deux mois. Un citoyen déclarera avec un humour noir : «C'est la goutte qui fera déborder le verre ! ». Ce verre demeurant vide, pousse plusieurs familles à débourser pour le remplir. «Notre pouvoir d'achat eset bien plus qu'érodé. Il ne nous manquait plus que l'eau à acheter pour ajouter à notre misère. Le fardeau d'eau minérale-qui coûte 125 DA n'étanche pas la soif d'une famille nombreuse, surtout en ces temps de canicul », dira un autre citoyen à la rue Bensmaïa à Douirette. Le quartier de Bouaïba, la rue wali plus connue sous le nom Chemin Marabout et Montpensier ne sont pas épargnés. L'eau y est portée disparue depuis plus d'un mois. Plus loin encore, sur les hauteurs de Bouarfa, là où l'eau souterraine est censée être omniprésente, au douar Baba Moussa l'eau aurait faussé compagnie aux robinets depuis plus de 20 jours et les jeunes et moins jeunes sont astreints à faire des kilomètres pour atteindre les fontaines d'eau fraîche érigées un peu partout dans la ville. Il ne faudrat surtout pas oublier les interminables queues qui illustrent cette quête tout aussi interminable. Pirs encore, à Ouled Yaïch, la deuxième grande commune par nombre de ses habitants, ce liquide précieux, source de vie, est perdu de vue depuis plus de 45 jours. Dans les cités des 1240 logements, officiellement la cité El Amir et celle des 520 Logements située juste derrière la cité universitaire n°4, non seulement les robinets sont à sec mais quand l'eau daigne couler, elle est inconsommable, voire polluée. Selon certains habitants, il y a eu interconnexion des réseaux d'AEP et ceux des eaux usées. Des citoyens auraient eu des problèmes de santé à cause de cette eau. «Ma mère était tellement heureuse de voir de l'eau couler du robinet qu'elle n'a pas fait attention à son aspect douteux et en a bu. Quelques heures après, elle a était chez le médecin », dira Safia une résidente. Interrogé sur cette situation M. Aarbaoui, directeur de l'ADE de Blida, dira : «Toute suspicion de pollution de l'eau est à écarter. Notre laboratoire a analysé l'eau et il s'est avéré que c'est une eau turbide car elle provient de la zone de captage de Benachour mais en l'absence d'une station de traitement, l'eau arrive dans cet état.» Sur le problème des perturbations de l'alimentation en eau potable, il conclura : «Cette perturbation était prévue et nous avons demandé aux citoyens de faire de l'eau. Dans le cadre de notre plan pour la saison estivale, nous avons mis à la disposition des citoyens deux numéros de téléphone pour toute réclamation ou pour demander un camion-citerne. Un personnel y est mobilisé H24 et 7j/7. A Ouled Yaïch, la cause principale est due aux travaux de renforcement du réseau d'AEP et le raccordement de l'ancienne conduite à la nouvelle pour augmenter la pression de l'eau sont les causes de ces désagrément».» En attendant la fin de ce calvaire, que tous ceux qui ont la chance deposséder ce liqiude vital régulièrement ne le gaspillent pas.