En effet, selon des sources concordantes, environ une quarantaine de terroristes activant dans les maquis des wilayas de Boumerdès et de Tizi Ouzou auraient rejoint, depuis quelques semaines, les maquis de la wilaya de Bouira, pour fuir les opérations de ratissage enclenchées par les forces combinées de l'ANP et relancer l'activité terroriste à travers cette wilaya, devenue, depuis environ deux ans, un lieu de passage entre l'est et le centre pour les groupes armés. Ces éléments terroristes qui viennent de rejoindre leur «nouveau territoire» via la forêt de Beggas, située sur les hauteurs de la ville de Kadiria, 30 km au nord-ouest du chef-lieu de wilaya de Bouira, ont été aperçus par les villageois de Tiliouine, village mitoyen. Toujours selon nos sources, ces islamistes armés, qui n'ont ni projet de société ni une idéologie à défendre et qui sont passés maîtres dans l'exécution de crimes odieux et de carnages, ont rejoint Bouira avec des éléments spécialisés dans la fabrication de bombes et la préparation de véhicules piégés que les terroristes de Bouira ne pouvaient fabriquer. Le terroriste Smaili, qui s'est rendu récemment aux services de sécurité de la localité d'Aomar, avait révélé l'existence d'une casemate contenant un lot important de bonbonnes de gaz, probablement destinées à la fabrication de bombes. Des révélations ont, par la suite, permis aux éléments de l'ANP de détruire cette casemate servant de cache pour le groupe d'El Kazouit, qui projetait de commettre des attentats dans la région nord-ouest de la wilaya ainsi qu'à travers la partie sud de la wilaya de Tizi Ouzou qui s'étend de Boghni à Tizi Gheniff. Depuis l'élimination de l'émir Bouchnak par les forces de l'ANP, il y a de cela deux ans, les principaux groupes terroristes activant dans la wilaya de Bouira se livrent à des attentats spectaculaires motivés par une course de leadership pour le contrôle de tous les activistes de la région. Cela a coïncidé avec le retour sur la scène locale des groupes de Tamellaht dans la commune d'Ahnif, extrême est de la wilaya de Bouira, qui ont attaqué un cantonnement de la garde communale, stationné dans la localité d'Ighzer Oumeziav en juin dernier. Des groupes qui avaient été disloqués, il y a 4 ans, suite à l'élimination des frères Taib. Le groupe de Ouled Bouchia qui avait écumé la ville de Bouira pendant presque dix ans vient de refaire surface par les deux attentats d'hier, affirment des sources bien informées. En effet, selon des observateurs avertis de la scène sécuritaire, le retour aux attentats à la bombe ou à la voiture piégée à travers la ville de Bouira était prévisible, du moment que les principales phalanges terroristes de la wilaya ont repris du service. L'on nous signale par ailleurs que les réseaux de soutien démantelés par les services de sécurité ont probablement été reconstitués, voire chapeautés par des repentis comme ce fut le cas l'année dernière à Lakhdaria. Une situation, dit-on, qui complique davantage le travail des services de sécurité surtout sur le plan du renseignement. Ce qui explique la facilité avec laquelle les deux kamikazes ont réussi à atteindre le siège du secteur militaire ainsi que l'hôtel Sofy qui se trouve à un jet de pierre du siège de la cour de justice, du centre universitaire et de la deuxième sûreté urbaine de Bouira.