Hier, une journée sans voiture a été organisée à Alger, la ville des voitures par excellence. Quelques rues ont été fermées et les Algérois ont plus ou moins joué le jeu. Avec un premier constat provisoire, au lieu de faire dans le mimétisme primaire et copier les Européens, il faudrait peut-être d'abord penser à installer de véritables moyens de transport public, efficaces, nombreux et multiples, comme dans les pays modernes où ces journées sans voitures ont été inventées. Mais bref, puisque l'on est dans les expériences et les journées sans, pourquoi ne pas organiser une journée sans barrages, pour parler de ces centaines de barrages qui étriquent la ville, crispent les Algérois (es) et contribuent pour une bonne partie aux affreux bouchons de la capitale et à l'hypertension nationale. La ville aux 1000 barrages pourrait retrouver un peu de mouvement et de fluidité, une journée par semaine, sans barrages, pour voir si le GSPC a bien lu les journaux qui disent que l'Algérie est en paix avec elle-même. On pourrait même aller plus loin et organiser chaque semaine une journée sans. Le dimanche par exemple, après la journée sans barrages du samedi, organiser une journée sans ENTV, juste pour voir si les Algérien(ne)s se portent mieux après et enregistrent une chute du taux de suicide. Le lundi, une journée sans Ouyahia, pour prendre vraiment du repos et soigner ses ulcères. Le mardi, une journée sans importation ni containers et le mercredi, une journée sans mayonnaise, juste pour voir si les Algériens sont capables de résister à ces auto-injections massives de cholestérol. Le jeudi, une journée sans Algériens, pour souffler, journée où seuls les Européens, les Américains, les Asiatiques et les autres Africains auraient le droit de circuler et de sortir. Et pour finir la semaine, le vendredi, une journée sans joie ni gaieté. Ça non, ça existe déjà.