La CNR est confrontée à des difficultés financières dues au fait que deux millions de travailleurs ne sont pas déclarés à la sécurité sociale. Le conseil d'administration a proposé au ministère de tutelle d'augmenter les pensions et allocations des travailleurs partis en retraite. La Caisse nationale des retraites (CNR) a adopté un budget de 8,2 milliards de dinars pour l'exercice de l'année en cours à l'effet de couvrir la revalorisation des pensions des deux catégories concernées prévue chaque 1er mai comme le recommande l'article 43 de la loi de juillet 1983, relative à la retraite, avons-nous appris auprès du secrétaire général de la Fédération nationale des travailleurs retraités (FNTR), Ahmed Gadiri, qui est aussi membre du conseil d'administration de la CNR. « Nous avons adopté ce budget en tenant compte de la situation financière de la CNR. Nous l'avons soumis à la tutelle, à savoir le ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale pour l'avaliser », indique le même responsable. Il ajoute que le conseil d'administration en question a émis en avril dernier des propositions de révision des retraites et AVTS à la tutelle. Il s'agit d'augmenter de 12% les pensions et allocations des travailleurs partis en retraite avant août 1996 et de 7% pour ceux partis après cette date. « Ceux qui sont partis avant cette date en retraite n'ont pas bénéficié de la mesure d'actualisation des salaires servant de base pour le calcul des pensions. Aujourd'hui, 1,8 million de retraités, des deux catégories confondues, sont affiliés à la CNR. Entre-temps, près de 4 millions de travailleurs cotisent à la sécurité sociale », explique-t-il. Cela dit, poursuit Ahmed Gadiri, la CNR est confrontée à des difficultés financières dues au fait que « deux millions de travailleurs ne sont pas déclarés à la sécurité sociale. Ils exercent pour la plupart dans les secteurs privés et de l'agriculture. Face à cette situation, le ministère du Travail est en train d'étudier l'idée de créer une caisse de recouvrement des cotisations. Elle aura pour mission de veiller à ce que les travailleurs soient déclarés à la sécurité sociale. Autre problème, il y a des entreprises qui ont déclaré leurs salariés à la sécurité sociale, mais ne versent pas régulièrement les cotisations ». La CNR compte deux catégories de retraités. Il s'agit, en premier lieu, des bénéficiaires de la pension de retraite. Y ouvrent droit les travailleurs ayant cotisé à la sécurité sociale au moins 15 ans. La seconde catégorie regroupe les salariés comptabilisant entre 5 et 14 ans de cotisation. Ils touchent ainsi ce qui est appelé les Allocations de vieux travailleurs salariés (AVTS). La cherté de la vie impose la nécessité de réévaluer le régime de retraite tout en tenant compte de la situation financière de la CNR. Or, comment concilier l'impérative nécessité de protéger le pouvoir d'achat de cette catégorie sociale et les moyens financiers dont dispose la caisse concernée ? Moyens qui dépendent de la situation économique du pays. M. Gadiri rappelle que les décisions d'augmentation de pensions et AVTS annoncées par le président de la République sont appliquées depuis 2007 et 2008. Pour la première catégorie, la mesure touche les retraités dont le salaire de base est inférieur à 75% du SNMG. Ainsi précise-t-il : « Il n'y a plus de pension au-dessous de 11 000 DA. Pour l'AVTS, le minimum est fixé à 3500 DA. Ces augmentations dans leur ensemble sont comptabilisées sur le budget de l'Etat. C'est ce dernier qui les prend en charge. Pour pallier les difficultés financières de la CNR, conformément aux instructions du président de la République, depuis 2006, il est prélevé 2% de la fiscalité des hydrocarbures qui doivent être versés dans un fonds de réserve des pensions de retraite. » Nous avons tenté en vain de recueillir l'avis du ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale.