A l'occasion du Mois du patrimoine, l'association Casbah de Dellys a organisé à la maison de jeunes Zouaoui Zoubir de la même ville, des journées portes ouvertes sur la vieille ville de l'ex-Rusucurus. Cette manifestation a pour objectif, selon M. Lalleg Med, président de l'association, « la sensibilisation des citoyens quant à l'importance de cet héritage ancestral d'une valeur précieuse ». « Elle vise aussi à faire cesser la destruction de notre patrimoine culturel », ajoute-t-il. Plusieurs artistes amateurs ont participé à une exposition de photos, d'objets traditionnels, de peinture et de sculpture. Lors d'une visite guidée effectuée dans la ville, nous avons pu constater que des constructions (privées) sont adossées à la muraille (Bab Essour), pourtant classée monument historique, et cela malgré l'existence d'un texte réglementaire qui stipule qu'une distance de 10 m au moins est exigée pour avoir une autorisation de construire. A la casbah, des maisons censées être restaurées, se trouvent cadenassées par leurs propriétaires qui refusent l'accès aux éléments chargés de l'opération de la restauration de ce site. La casbah de Dellys est composée de 150 maisons, selon le président de l'association organisatrice. « Pour les travaux de restauration de ce site, le ministère de la Culture a alloué un budget spécial, d'une enveloppe de 16 millions de dinars, qui reste tout de même insuffisant », a déclaré M. Lalleg Mohammed. « L'absence de gardiennage a fait de cet endroit, un lieu privilégié de la délinquance », a ajouté notre interlocuteur. Dans le cadre de cette manifestation, Yasmina Chaïd-Saoudi, doctorante en archéologie, a animé une conférence sous le thème « Dellys, ville à sauvegarder ». En plus d'une étude générale sur l'histoire de la ville de Dellys (sa ville natale), la conférencière n'a déclaré que la « sensibilisation de la société civile quant à l'importance de la préservation et la sécurisation du patrimoine culturel et historique local est le meilleur moyen de garantir sa transmission aux générations futures ». Pour les travaux de la restauration des sites et monuments culturels et historiques, les tâches devraient être confiées aux entreprises spécialisées, dont même un simple ouvrier devrait être formé pour ces missions exceptionnelles, recommandent les spécialistes. Concernant ce dernier point, le représentant du CFPA de Dellys, nous a déclaré que son établissement est prêt à recevoir des formateurs et de lancer cette spécialité à leur niveau. Il est à signaler que « d'autres monuments archéologiques seront désormais pris en charge pour leur restauration ». Ces monuments, selon le représentant des services de la culture de la wilaya de Boumerdès, sont : l'école coranique (Sidi Amara), le mausolée Sidi Elharfi et la vieille mosquée (Djamaâ El Kabîr).