Directeur général d'Ericsson Algérie, Hans Nyqvist évoque, dans cet entretien, les ambitions de son entreprise : participer activement au projet de e-Algérie 2013 et devenir le fournisseur de Sonatrach en matière de fibre optique. Il souhaite aussi le lancement de la licence 3G. Numéro un mondial des réseaux de téléphonie mobile, Ericsson, la maison mère, avait annoncé une politique de restructuration en 2009 pour faire face à la crise. De quoi s'agit-il exactement ? Nous ne sommes pas en train de restructurer ou de réorganiser. Pour le 1er trimestre, nous avons eu une bonne croissance. Certes, la crise peut toucher Ericsson ou le secteur des télécommunications. Jusqu'à aujourd'hui, on n'a pas vu grand-chose. On a calculé et on s'est préparé, il y a une année, à travers la mise en place d'un plan de restructuration indépendant de la crise. Il ne s'agit pas d'une grande restructuration au niveau de Ericsson. C'est plutôt pour faire une entreprise plus efficace. En Algérie, par exemple, on a eu une croissance d'environ 10% de 2006 à 2008. Cette année, il semble que cela va continuer. Durant les années 2003 et 2006, avec les ventes de GSM, nous avons maintenu la même croissance peut-être pas avec la même technologie. Ce que le ministre Bessalah et son équipe sont en train de faire est encourageant. Il faut développer l'industrie locale. Ce n'est pas seulement une affaire de fabrication de fibres, mais aussi de compétence. Je pense que c'est très intelligent ce qui se fait actuellement. Ils sont en train de remobiliser l'industrie locale afin de démarrer les grands projets de l'infrastructure fixe qui prend plus de temps que le réseau mobile. J'espère aussi que dans un an ou deux ans, ils lanceront les licences 3G. Avec un taux de croissance de 10% par an, comment comptez-vous consolider encore votre présence sur le marché national ? Aujourd'hui, on ne freine pas. On a embauché 150 personnes depuis 2005. Bien sûr que ce n'est pas une croissance mobile. En Algérie, nous sommes responsables de gérer une partie du réseau Mobilis. J'espère que cela va continuer. D'ailleurs, Mobilis est en train de recruter des ingénieurs et c'est notre société qui va transférer la compétence. Nous sommes aussi les fournisseurs de Nedjma et Mobilis de leurs réseaux radio. On peut dire que nous sommes l'un des principaux fournisseurs en Algérie. Nous sommes 30 expatriés en Algérie. Nous sommes en train de transférer la compétence et la responsabilité aux managers algériens. Le gouvernement s'attelle à mettre une place e-Algérie 2013. Etes-vous intéressé par ce projet ? Nous avons participé dans beaucoup de séminaires au lancement du projet articulé autour de 13 différents axes. Maintenant, il faut moderniser les réseaux, augmenter les capacités de fibres optiques et des infrastructures fixes, lancer les applications e- santé, e-learning, e-gouvernement et e-éducation. Il existe un dialogue autour de cela. Je pense que Ericsson peut agir à travers ce système. Nous pourrons gérer les ressources ou aider les différentes parties du gouvernement dans le but de développer certaines applications ou mettre en place un système qui pourra servir toutes les structures gouvernementales. Aujourd'hui, comme dans de nombreux autres pays, vous avez beaucoup de réseaux indépendants : la police, les pompiers, les ministres. A long terme, il faut trouver, peut-être, des solutions pour gérer tous ces réseaux avec plus de centralité. Concrètement, y a-t-il des contacts ? Effectivement, nous avons rencontré M. Bessalah, ministre de la Poste et des Technologies de l'information. Nous avons présenté notre vision non pas seulement pour Ericsson, mais aussi pour le partenaire Eric-Cetel à propos des solutions qu'on présente pour l'Algérie dans le futur, à l'instar des réseaux commerciaux utilisés par les grands départements gouvernementaux, le renforcement et l'augmentation des capacités du réseau fixe de haut débit. En parallèle, il faut lancer les licences 3G parce que vous avez des pertes de lancement de réseaux plus rapides que le réseau fixe. L'utilisation de la fibre optique en Algérie gagne du terrain. Votre société a-t-elle engagé des prospections pour contracter des partenariats avec certaines grandes sociétés ? On a identifié Sonatrach comme un client potentiel parce qu'il est en train de lancer des appels d'offres sur la fibre optique. C'est l'un des clients avec qui on souhaite devenir fournisseur. On suit cela de très près. Mais c'est un processus assez long.