Or, ce sont pourtant des moments de plaisir qu'on pourrait partager avec ses enfants. Il faut savoir que les devoirs donnés par les enseignants sont nécessaires pour consolider les apprentissages. Les parents avancent tout simplement le prétexte qu'ils sont débordés et manquent de temps. Ce qui est vrai, mais en partie seulement. C'est vrai aussi qu'en fin de journée, les parents sont épuisés par tous les efforts fournis dans le cadre de leur vie active, mais tout cela ne peut en aucun cas justifier l'abandon de leur rôle en ce domaine, qui est celui de compléter le travail des enseignants à l'école. Il y va de l'avenir de leurs enfants et de la réussite scolaire de ces derniers. Il arrive aussi qu'un parent, aussi intentionné soit-il, craigne de ne pas pouvoir aider son enfant en ne comprenant pas la ou les matières enseignées. Il a peur de décevoir, de ne pas être à la hauteur devant son enfant, il a peur de se faire juger lors des rencontres avec les enseignants… C'est un raisonnement erroné, tout simplement parce qu'on ne lui demande pas de remplacer l'enseignant ou le professeur à la maison et d'être à la même hauteur que lui. Et le danger avec ce genre de comportement est que l'enfant très sensible devient à son tour stressé et inquiet : on le retrouve alors en train de rejeter les devoirs et d'en dénigrer l'utilité. Il va jusqu'à perdre le goût d'apprendre ou de retourner s'asseoir avec son parent pour la période des devoirs. C'est vrai qu'il est difficile pour tous de porter plusieurs chapeaux à la fois : parent éducateur, parent psychologue, parent médecin, parent entraîneur… pour encore jouer le rôle «d'enseignant privé» à domicile. Ce n'est pas cela qui est demandé ! Ce qui est attendu du père ou de la mère, c'est de se montrer disponible, d'être une sorte «d'accompagnateur» de l'enfant dans sa réussite scolaire. Devenir «un bon parent accompagnateur», c'est simplement mettre en place une énergie positive face à cette période d'accomplissement des devoirs à la maison, en s'assurant que le climat de départ soit favorable à la consolidation des apprentissages et des nouvelles connaissances que les enfants ont reçus dans la journée. Il faut tout faire pour que l'accompagnement des devoirs se fasse dans le plaisir ! Pour cela, il est demandé au parent accompagnateur : – Être disponible physiquement et psychologiquement (faire une petite pose en rentrant à la maison après le travail, prendre contact avec les enfants de façon décontractée, avant de commencer la période des devoirs) ; – de mettre en place un environnement attrayant et propice aux devoirs : se mettre à l'abri des bruits et des distractions sonores et visuelles ; – de valoriser en tout temps le moment des devoirs et de l'apprentissage des leçons ; – de donner un sens aux devoirs pour que l'enfant puisse faire un lien avec la vie courante, en voir l'utilité, y voir une certaine garantie supplémentaire pour sa réussite scolaire ; – d'éviter devant l'enfant d'étaler ses propres connaissances sur le sujet et laisser place à la souplesse et au droit à l'erreur, face à son propre raisonnement et à son propre mode de compréhension ; – de faire montre de plaisir à réfléchir avec son enfant ; – de communiquer avec enthousiasme (attention au ton employé lors des explications… ) ; – de ne pas essayer de faire les devoirs à la place de l'enfant ! ; – d'observer les sources de difficultés rencontrées par l'enfant et essayer de trouver des stratégies créatives pour l'aider à trouver des solutions et à mieux comprendre (donner des exemples, comparer, retrouver les explications données en classe… ) ; – d'éviter toute critique abusive ou stérile devant l'enfant ; – de cultiver la motivation. Il suffit simplement de penser à la période des devoirs comme un temps privilégié, un temps de bonheur partagé à passer avec son enfant. C'est ainsi et seulement ainsi que les parents vont remplir pleinement leur rôle de «parents responsables», conscients des enjeux de l'école qui, elle, a besoin de toute leur aide pour mieux réussir dans sa noble mission ! Que les parents soient rassurés : leurs efforts seront récompensés par l'amélioration constante des résultats scolaires de leurs enfants qui seront remarquables de trimestre en trimestre et d'année en année. A l'inverse, le laisser-faire et le manque d'intérêt de leur part seraient aussi sanctionnés par l'échec certain de leurs enfants, échec qui risque d'être irréparable ! – Renvoi Guide pédagogique et scolaire : Parents, aidez l'école de vos enfants ! De A. Djenkal, publié en 2006/2007 en arabe et en français par l'Office national des publications scolaires (ONPS), El Achour, Alger. L'auteur est ancien cadre supérieur en retraite