Les services de contrôle de conformité ont saisi durant l'année écoulée 13 160,61 t de pièces détachées non conformes, d'une valeur globale de plus de 5,6 millions de dollars. Le volume global des importations de pièces détachées a atteint en 2008 la barre des 44 256,08 t, d'une valeur de 29,1 millions de dollars. Les pièces bloquées ont été saisies pour défaut d'étiquetage, absence de marque (anonymes). Le volume recensé pendant le 1er trimestre de l'année en cours est au même niveau que celui enregistré lors de la même période de l'année écoulée. C'est-à-dire que les importateurs de pièces détachées contrefaites et non conformes continuent à sévir sur le marché algérien, fera remarquer Mme Hassina Bakiri, sous-directrice, chargée du contrôle de qualité au ministère du Commerce, lors d'une rencontre consacrée à l'importation et à la commercialisation des pièces détachées, organisée hier dans les locaux de l'Algex. Un taux de 81% des pièces détachées est importé depuis la Chine, la France, l'Italie, la Corée du Sud et l'Allemagne. La Chine est classée sur le point culminant de la pyramide des cinq pays, « ce chiffre offre, bon gré mal gré, un indice de contrefaçon », relève Mme Bakiri. « Ce n'est pas normal que des véhicules européens circulent avec des pièces de provenance de Chine », ajoute la sous-directrice chargée du contrôle de qualité au département de El Hachemi Djaâboub, en marge de la même rencontre. Ce dernier a reconnu hier que les pièces et les produits contrefaits continuent à inonder le marché algérien, chose qui nécessite, selon lui, un nouvel arsenal de lutte. Pour ce faire, un laboratoire national d'essais et d'analyses verra le jour au courant de l'année 2010. Selon M. Djaâboub, des correspondances seront adressées à tous les constructeurs automobiles afin de déclarer leurs normes et les spécificités techniques de leurs pièces aux autorités algériennes en charge de la lutte contre la contrefaçon. « Désormais, tous les produits importés doivent être certifiés par les sociétés mères. Nous allons signer aussi des conventions avec des laboratoires étrangers pour nous aider à endiguer le phénomène », laisse entendre également le ministre du Commerce, qui semble prendre conscience de la gravité d'un phénomène à l'origine de milliers de morts sur les routes algériennes. Une moyenne de 4000 morts et de 60 000 blessés sont causés annuellement par des accidents de voiture. Pour cause, l'on a signalé la contrefaçon qui gangrène le marché de la pièce de rechange. Pourtant, les textes réglementaires de lutte contre la contrefaçon existent depuis 2002, mais le phénomène des pièces non conformes continue depuis à prendre une proportion inquiétante. M. Djaâboub a annoncé hier le renforcement du dispositif de lutte et des effectifs de contrôle au niveau des frontières. « Nous sommes appelés à assainir cette situation afin d'honorer nos engagements à l'international », conclut le ministre, sans pour autant répondre à la question de savoir pourquoi les textes de lutte contre la contrefaçon, qui existaient depuis 2002, n'ont pas abouti à l'objectif escompté.